Chapitre 8ème
Il me dit que j’étais sur la bonne piste. Il me dit que bientôt je retrouverai mon ami. Puis il s’éloigna en claudiquant, oscillant du bec qu’il avait recourbé pareil à un crochet de fer. Je le vis disparaître à la cime d’un arbre et je repris la route avec en poche le cadeau qu’il m’avait apporté, une page déchirée sur laquelle il était écrit… Laissez-moi retrouver les mots, une date tout d’abord : « 17 décembre 1717, mer des Antilles » et puis ces lignes, pour autant que je m’en souvienne : « Je quitte Hornigold, il n’a pas les compétences. Edward Teach sera son successeur. L’homme a du charisme et nous sommes d’accord sur tout. Ensemble nous ferons de grandes choses, il a le potentiel de Long Ben. Et pour l’heure je l’ai convaincu de faire route vers les Antilles. L’équipage est avec moi, tout autant qu’avec lui. Nous allons travailler ensemble à lui faire un nom, ce sera celui de « Barbe-Noire », il lui sied à merveille : j’en ferai le bourreau du Roy et de ses semblables. »
Vous comprenez ? A ce moment là moi j’ai tout compris, la comptine, les portraits… Le roi des pirates était un perroquet ! Bien sûr, tout collait ! Haha, je vous avais prévenu que vous ne me croiriez pas ! Et pourtant, le roi des pirates qui claudique avec un crochet à la place des mains… DES mains ! Vous entendez ? Le pluriel ! C’est forcément une allusion au bec des perroquets… C’est lui qui était représenté sur les portraits et pas les hommes qui lui servaient de perchoir ! Paul avait raison : il y avait un modèle, une sorte de meneur de la flibuste, de libre penseur qui en inspirait tous les membres ! Et qui d’autre qu’un perroquet, le premier habitant de ces îles soumises à la colonisation des Etats aurait mis autant de ferveur à les combattre ? Je me doutais que vous ne me croiriez pas, moi j’ai eu le temps d’analyser tout ce que j’avais en main , et c’est pour ça que j’ai fait ce que j’ai fait.
Lire la suite - Chapitre suivant -