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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 16:51

première cuiteAlalala ! La première fille, oui… Le premier baiser, peut-être… Mais la première cuite ! Ca, ça en fait des souvenirs !

Je racontais la mienne à un ami, y a pas longtemps, et comme il l’a trouvée originale, ça m’a poussé à vous la retranscrire. N’hésitez pas à me confier la vôtre en commentaire : 4 Nabolo-points à gagner !!!


 


 

C’était au siècle dernier, probablement en 1995, dans ces eaux-de-vie-là, vu que je venais d’avoir quatorze ans… Pour ma part tout a commencé (ou fini, c’est selon) au pastis : j’avais parié dix francs que je pouvais tirer dix gorgées d’une bouteille de 51. Vu ce qui m’est arrivé ensuite, un franc la gorgée n’était pas cher payé.

 

Nous étions six, je crois, dont un couple. Ce qui fait que nous n’étions vraiment que quatre, le couple étant parti s’isoler dans une chambre dès notre arrivée dans la maison du père de cet ami qui avait eu la mauvaise idée de s’absenter, cet après-midi là, sans songer à barricader son whiskey dans un abri anti-atomique.

Personnellement je ne me rappelle que du coup des « dix gorgées les dix francs ». Heureusement qu’on était quatre, pour se souvenir. D’après le témoignage des autres cerveaux de la bande, l’après-midi (pour une fois nous n’avions pas cours) impliqua aussi un certain nombre d’autres alcools, du vomi, ainsi qu’une réserve de K7 pornos (denrée extrêmement rare à l’époque !) qui allait avantageusement remplacer notre 138ème projection de « Basic Instinct », le film le plus chaud de notre connaissance, dont la scène de nue, qui dure environ une minute trente, nous forçait à des rembobinages fréquents… Le pire venant de ce qu’en 1995, il n’y avait pas de télécommande pour les magnétoscopes. L’humanité a bien progressé depuis.

 

Mais je ne me rappelle pas trop de tout ça. Ma mémoire reprend le fil au moment où nous quittons la maison.

Le couple d’ami, resté sobre, est rentré chez lui sans problème.

L’un des quatre buveurs a disparu, on ne sait trop où.

J’ai proposé au troisième qu’on aille plutôt chez moi, vu que son père allait bientôt rentrer.

Quant au dernier des quatre, qui avait rendez-vous avec sa mère, il insista pour l’attendre, seul, sur le perron de la maison que nous venions de quitter. C’est ce qu’il a fait, il a vraiment attendu SUR le perron, couché dessus avec son gros cartable : imaginez-vous cette petite bouille blonde de quatorze ans, étalée sur le trottoir de la rue, complètement bourrée, répondant « J’attends ma maman » au passant venu s’enquérir de son sort. Pas de téléphone portable à l’époque, il fallait qu’il patiente coute que coute à l’endroit convenu. Il a patienté en dormant. Il allait s’en prendre une rouste !

 

Pour ma part donc, je fis route avec le dernier de mes amis, vers ma maison. Pas de bol, nous croisons sa mère, qui elle est en voiture. Mon ami a tout juste le temps de me glisser « Surtout tu fermes ta gueule, si tu parles elle va voir que t’es bourré ! » avant qu’elle ne s’arrête pour me proposer de me ramener chez moi, tout en récupérant son alcooliq… Je veux dire son fils.

- Oui.

J’accepte la proposition, en mode monosyllabique.

- Ca va tes parents ?

- Oui.

- Et l’école ?

- Oui.

- Vous n’aviez pas cours cet après-midi ?

- Oooh, hmpf, non.

- Bon. Ca ne te dérange pas si je te dépose ici ? Tu n’es plus très loin, ça m’évite un détour.

- Non, non.

- Au revoir Nabolo !

- Oui !

A l’époque j’habitais à deux pas de la ville, en haut d’une colline. A l’époque c’était l’été. A l’époque c’était aussi le sud de la France. Il devait être aux environs de 14h et le soleil tapait très fort. J’entrepris donc une ascension difficile, les mains crispées sur les lanières de mon cartable gonflé à bloc, et la démarche pas tout-à-fait droite. J’avais un peu l’impression de reculer en avançant. Et puis tout à coup, bizarrement, je suis couvert de sang. Je suis par terre aussi d’ailleurs, alors que je pensais être en train de marcher. Machinalement je me relève, pour faire en sorte que les choses reprennent leur cours normal : je fais trois pas en avant, deux en arrière, et je retombe sur les fesses, dans une flaque de sang qui sèche tranquillement au soleil.

Je suis sur le cul, au deux sens du terme, pas très convaincu de ce qui m’arrive. Tout à coup je m’aperçois qu’il y a une dent au milieu de la flaque, et que, butain de mer ! C’est la mienne !!!!!!

 

Ben merde alors ! J’ai un gros trou dans la gencive qui fait que pisser le sang. Ce qui est bizarre aussi, c’est que je suis quasiment au sommet de la butte, pas du tout à l’endroit où je me rappelle être en train de marcher.

 

Concentration maximale : pense, pense, pense ! Je fais appel à toutes mes cellules mémorielles pour essayer de recoller les morceaux de ce qui a bien pu se passer… La première image qui me vient est celle de deux jeunes de mon âge qui font la course dans la montée.

Je ne sais pas pourquoi, on touche à l’irrationnel, mais je me rappelle penser qu’ils ont l’air de « deux gros pédés ». Je me rappelle encore moins le leur dire. Et pourtant, j’allais le découvrir par la suite (vous saurez bientôt comment) c’est bien ce que j’ai fait, je leur ai crié :

- Vous avez l’air de deux gros pédés !!

De ce qu’on m’a dit donc, l’un des deux l’a entendu qui a prévenu son complice, et ils sont venus me parler.

- Mon pote me dit que tu nous as traités de pédés, c’est vrai ? Il est Hollandais, il parle pas français à part « nique ta mère » et « pédé ». Si tu parles anglais tu vas pouvoir t’expliquer avec lui.

- Okay !

Pour comprendre la suite il faut savoir que, en ce temps-là, je venais de me mettre au rugby et je me sentais complètement invincible. Les quelques bagarres où je m’étais impliquées s’étaient toujours soldées par des victoires et, à l’exemple de San Goku (tout le monde regardait DragonBall Z à l’époque) j’attendais impatiemment mon prochain combat, un difficile, si possible, qui me permettrait d’éprouver à la fois mon courage, mon honneur et ma force... Ce qui fait que j’ai répondu (je vous le mets en français vu que ce que j’ai dit n’était probablement pas très anglais de toute façon) :

- Y a pas de souci, je vous prends tous les deux quand vous voulez… Sauf maintenant. Je crois qu’aujourd’hui je suis pas très en forme…

Mon speech (pourtant pacifiste, s’il en est) n’a pas convaincu mon interlocuteur. Comme il insistait pour que je lui montre qui de nous deux était un super guerrier de l’espace, j’ai fini par enlever mon sac… Le salopiaud ne m’a pas laissé le temps de finir : alors que j’avais les lanières de mon cartable à mi-bras, il m’a asséné un bon crochet du droit qui m’a laissé perplexe, ainsi que k.o.-couché. Comme j’étais assis sur une barrière, en plus, (vu que j’avais du mal à tenir debout et sur place) je suis tombé de haut, directement sur le visage : SPLASH ! végéta blesséExplosion d’hémoglobine ! Ca fait mal, sans compter que mes deux adversaires ont eu le réflexe, humaniste, de se barrer en courant, ce qui fait que, je ne sais pas combien de temps plus tard, je me suis relevé dans l’état que je décrivais plus tôt.

 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

 

Une beigne, ça ne suffit pas pour dessoûler, et j’étais toujours bourré comme un coincoin. Je me suis relevé une seconde fois, et j’ai poursuivi vers ma maison, saluant les nouveaux voisins au passage, terrorisés de me voir ainsi défiguré : la moitié droite du visage ayant été ouverte au niveau de la mâchoire et de l’arcade sourcilière dans sa lutte avec l’asphalte (sans parler de la dent en moins), mon visage suintait de sang et de ce liquide transparent où vivent les petits hommes de « Il était une fois la vie ».

Pas de bol, j’avais perdu les clefs de chez moi, quelque part, sur le chemin. Dans ces cas-là j’avais pour habitude de les réclamer à notre amie la voisine à qui mes parents avaient confié un double. Je suis donc allé sonner chez elle, comme si de rien n’était vu que, rappelons-le, mes parents ne devaient surtout pas savoir que j’avais bu.

En me voyant elle est devenue toute pâle. Elle m’a demandé si tout allait bien ? Aucun problème l’assurai-je, en remerciant pour les clefs. A peine avais-je le dos tourné que la traitresse appela ma mère pour me dénoncer… En entendant la description de mon état, ma chère et tendre génitrice (je verse une larmichette) bondit dans sa bagnole pour venir me trouver. il était une fois la vieElle fit bien car, le temps qu’elle arrive, j’étais monté dans ma chambre où se trouvait l’épée que j’avais acheté au marché, une antiquité dans laquelle j’avais investi mes économies parce que, comme tous les enfants de mon âge (non ?) je voulais devenir « chevalier errant » et que l’épée représentait la clef de mes rêves d’aventures (oui, j’étais déjà dans ce trip là : philosophie de l’aventure forever !!!). L’épée était un peu lourde mais qu’importe, je m’en équipais pour retourner dans la rue afin d’aller « communier avec la nature ». Je crois que l’idée était de célébrer ma première défaite avec les nymphes et les elfes qui vivaient pas loin, dans un coin de mon impasse d’où je pouvais apercevoir la montagne voisine (qui ironiquement s’appelle « Sainte Victoire »).

Ma mère arriva sur ces entrefaites : elle m’aperçut de sa voiture alors que je trainais mon épée sur le trottoir, la gueule fracassée mais l’air non moins solennel que celui de ces paladins antiques qui ont aperçu « la lumière ».

Je n’ai pas vu le tableau moi-même mais elle m’a expliqué depuis que ça lui avait fait « un choc ». D’un autre côté, tous les parents doivent s’attendre à quelque chose de loufoque le jour où leurs gosses prennent leur première cuite, non ? La mienne ne s’attendait pas à ça. Elle était pas mal énervée quand même, contre moi mais aussi contre les types qui m’avaient fait ça car, du fin-fond de mon cerveau, des bribes de souvenirs remontaient à la surface à présent que je décuvais. J’étais notamment capable de me rappeler que j’avais déjà vu mes agresseurs quelque part, peut-être chez le voisin du fond. Ma mère était de plus en plus énervée, ce qui me fit tomber d’accord avec elle pour dire que le fait qu’ils m’aient frappé, c’était une chose, mais que c’était pas très cool de m’avoir laisser par terre (comme une merde) ensuite. Nous sommes donc allés chez le voisin pour voir si mes agresseurs y étaient, non sans d’abord passer par la maison pour ranger mon épée.

 

Le voisin nous a ouvert dès notre arrivé, catastrophé en voyant mon visage. Des jeunes gens prenaient leur goûter, dans son salon. Ma mère a bondi :

- Ce sont eux ? Tu les reconnais ?

Oh que oui je les reconnaissais ! D’ailleurs ma mère n’eut pas le temps de prendre les devants que j’étais déjà dans leurs bras, pour les remercier de m’avoir cassé la gueule : ça me ferait une bonne leçon, à moi qui me croyais invincible ! Sans compter que les super guerriers de l’espace devenant plus fort à chaque défaite, j’allais probablement gagner en puissance ! Merci, merci ! Eux forcément ont accepté mes compliments bon gré mal gré, ce qui leur évitait quand même de se faire défoncer la gueule par ma mère qui du coup s’en prit plutôt aux adultes en présence. L’un d’eux, médecin de profession, me recousit la tronche dans la chambre du haut et nous rentrâmes bientôt à la maison, ma mère et son petit chéri qui saluait tout le monde avec beaucoup de chaleur, jurant qu’on remettrait ça, mais qu’il se défendrait mieux, la prochaine fois !

 

sainte victoireEt de retour chez nous j’ai évité un gros savon, vu que ma mère n’avait plus tellement de place pour m’en coller une à moins de s’engluer la main dans trois bons millimètres de croûte molle.

 

Alala, quel souvenir vous disais-je ! Le plus drôle c’est que j’ai fait une telle impression à mes agresseurs que, deux jours plus tard, ils sonnaient à ma porte pour me proposer d’aller péter les carreaux de la « vieille pute », notre amie la voisine à qui mes parents confiaient nos clefs. J’ai donc décliné leur offre, sans compter que, finalement sobre, j’avais fini par leur en vouloir un peu beaucoup quand même. Mais bon…

 

Le philosophe de l’Aventure doit aussi accepter la défaite. « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » comme disait Végéta. Ca rend aussi beaucoup moins con et vachement plus prudent : je ne me suis plus fait péter la gueule que quelques fois depuis cette histoire, et je n’ai plus jamais perdu de dents !

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 19:27

fluide.gS ur la route de l'aventure (butain ça pète comme début d'article!), j'ai croisé des gens qui hésitent à réaliser leur rêve. Ils ont bien tort, parce que ce qu'il y a à perdre en essayant n'est pas quelque chose qu'ils auraient voulu garder.

J'en ai vu qui passaient d'université en université, de jobs en jobs à tourner autour du pot parce qu'ils n'arrivaient pas à se convaincre que leur passion pour la peinture sur poupée ou la programmation de spectacles lumineux seraient susceptibles de les faire vivre un jour... Ils ont tort, tort, tort: tout est possible!


Mais tout n'est pas facile. Et il faut distinguer la passion et le rêve d'une vie, du caprice et du fantasme. Pour les distinguer c'est facile: les seconds sont fugaces et disparaissent au premier échec, ce qui n'est pas le cas des premiers, pour peu qu'on leur laisse un peu la chance d'exister (il y a une différence entre rencontrer un échec et ne rien tenter sous prétexte qu'on se croie impossible de réussir).

 

Bref, si je vous dis tout ça, chers EXCELLENTS lecteurs, c'est parce que je vous souhaite à tous d'oser faire ce que vous rêver de faire dans la vie! Même si on vous a toujours dit que ce ne serait pas possible, que vous n'étiez pas doué, ou que ça ne servait à rien... Parce que tout est possible, et vous savez mieux que quiconque ce qui vous convient (cette phrase peut paraître légère mais relisez là).


Je prends un exemple (pas) marrant: le nombre de personnes passionnées de dessin qui ont été découragées par leur entourage d'approfondir leur talent au profit de diplômes universitaires qui n'offrent finalement pas de boulot quand les dessinateurs en trouvent à la pelle. C'est nous, vous, qui savons quoi faire, et comme disait mon maître kung-fu: c'est en persistant qu'on devient Donald Duck (ceci est de l'humour au 7ème degré, c'est très très rare; appréciez). Il disait surtout que dans la vie il faut s'entourer de gens positifs qui permettent de croire en soi et en ses propres projets, et c'est ce que j'essaye de vous apporter dans cet article (en toute modestie). Admettez que si, depuis votre plus tendre enfance, vous aviez été entourés de personnes aimantes qui vous avaient répété que vous êtes le/la meilleur/e en tout et que tout vous était possible, vous auriez fini par le croire... C'est du conditionnement! Conditionnez-vous à croire en vous.

 

Voilà, je me permets ce petit message depuis que j'ai constaté que les visites sur ce blog provenaient majoritairement de centres hospitaliers ou de centres de détention, mais aussi parce que, pour ma part, je poursuis ma quête philosophique de l'aventure! A force de succès sur des coups de poker (bon je n'ai fait que figurant dans quelques bollywoods mais c'est pas rien, merde!) je me suis dit allez, soyons fous, tentons d'autres trucs, n'importe quoi, pour voir si ça marche aussi.

Et c'est ainsi que je me suis décidé à écrire à Fluide Glacial, LA référence umoristique, à qui je dois de longues heures de bidonage dans la chaleur secrète et moite des WC du fond du couloir à droite, à lire et à relire les absurdités drôlentesques d'Edika (Ô Maître, entendras-tu jamais mon appel?? Non pas vous les muses, butain! Ne me laisserez-vous donc jamais tranquille?!?)

Bref, voici la lettre que je leur ai envoyée:

 


 

Place aux jeunes, merde ! (lettre de motivation)

 

Salut,

 

je suis jeune et j’aimerais devenir un-mec-qui-écrit-dans-fluide-glacial pour gagner plein de pognon (c’est juste pour être à la mode, pas de méprise !), mais aussi pour côtoyer toutes ces stars de la bande dessinée que j’adule depuis ma plus tendre enfance : Hergé, Arnal, Chéret, Rob-Vel et tant d’autres qui m’ont fait rêver et continuent de me faire rêver chaque semaine grâce à mon abonnement à votre magnifique journal (ne me cherchez pas dans la liste : je suis inscrit sous un prête-nom). En tous cas je vous adore, et comme vous êtes ouverts d’esprit et tout et tout, je me suis dit que ce serait bien de vous demander du taff, comme ça, pour déconner, et puis qu’après vous auriez trouvé ma lettre tellement drôle et marrante et drôle que vous m’auriez offert plein de pognon (c’est juste pour être à la mode) afin que moi aussi je caresse l’échine de nos amis lecteurs de ce fluide glacial qui constitue la marque de fabrique de notre grande et belle maison (j’ai des parts chez vous, mais ne me cherchez pas dans la liste : je suis inscrit sous un prête-nom).

Alors voilà, j’attends votre réponse positive : c’est l’occasion ou jamais d’apporter du sang neuf à tous ces soixante-huitards dégénérés qui croupissent mollement dans vos bureaux, et qui m’ont tant fait rêver (j’ai beaucoup de respect pour eux), en me faisant une place, à moi, et bien payée si possible (c’est pour manger cette fois).

 

Pour finir de vous convaincre je vous donne le lien de l’EXCELLENT Nabolo-blog, dont vous êtes sûrement déjà l’un des cinquante excellents lecteurs quotidien (mais sait-on jamais) : http://www.nabolo.com/

 

Bien à vous de mes respects les plus distingués que je vous prie de croire,

 

NABOLO,

votre futur employé-vedette et ami (et peut-être trésorier, plus tard, qui sait ?)

 


 

...et ça a marché (le monde est fou)! Vous aurez donc l'occasion de lire un de mes articles dans le prochain « Fluide.G » de février, le hors-série féminin de fluide, anciennement « Fluide Glamour » que je vous laisse découvrir directement en kiosque d'ici quelques semaines! (pub)

 

candidature koh lanta2C'est donc fou, et puisque l'audace paie si bien j'en ai profité pour poser ma candidature auprès d'Alexandre Aja qui prévoit d'adapter « Cobra space adventure » au cinéma. J'ai postulé pour le premier rôle, évidemment, pourquoi se faire chier? Une amie me confie-t-elle qu'elle me verrait bien à Koh Lanta? Hop! Je postule, on verra bien ce qui se passe... (en plus Lichen m'a promis de m'apprendre à tenir en équilibre sur un bout de bois). Après tout, tant que ça me laisse le temps de préparer la présidentielle... Et qui sait? Je finirai peut-être par vendre ce butain de... je veux dire: cet EXCELLENT roman que voici à quelqu'un.

La vie c'est comme le loto, 100% des gagnants ont tenté leur chance.

Ce qui est vrai aussi, c'est que les gagnants qui tiennent le monde d'aujourd'hui, étant d'ex-tenteurs eux-mêmes, ils se reconnaissent dans les néo-tenteurs et auront tendance à les soutenir. Bref, il faut tentationner, ça passe peut-être qu'une fois sur dix mais cette fois-là, quel pied!

 

En attendant je suis au regret de vous dire que je vais (a priori) avoir du mal à tenir l'EXCELLENT Nabolo-blog à jour: j'embarque bientôt à bord d'un bateau de croisière qui va sillonner la Méditerrannée et la Mer du Nord durant les quatre prochains mois... Je travaillerai à bord: on m'a recruté suite à une soirée où je chantais des chansons (le monde est fou bis). Je prends des notes, je vous tiens au courant!

 

Aventureusement votre,

 

Globlougon

 

(Non je déconne: en fait c'est bien Nabolo)

 

 

P.S: A ceux qui verraient de l'arrogance dans l'étalage de tous ces succès surhumains ne vous méprenez pas! Ce n'est pas la roue du paon, c'est le cri jubilatoire du rêveur qui repeint sa réalité!

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 02:02

manuscrit aventureBon alors voilà, j'ai terminé mon aventour du monde, et maintenant? Qu'est-ce que je fous maintenant?
Ben maintenant je me transforme en librairie ambulante pour vendre mon bouquin (l'EXCELLENT roman intitulé INDIANA TOM dont vous pouvez lire un extrait ici) à tous mes amis et ma famille, parce qu'ils m'aiment, bien sûr, mais aussi parce qu'ils savent mieux que personne que je suis un dangereux kungfu-ka à tendance hyper violente.

Evidemment, il y en a dans le tas qui s'intéressent à la grande littérature, mais ceux-là n'achètent pas mon livre, ou pas pour cette raison (les cons! S'ils savaient...).

Et donc je me trimballe toujours avec deux bouquins que j'essaye de placer en toute occasion et toute circonstance.
C'est assez marrant parce que ça me donne un bon prétexte d'aller parler à toute sorte de gens (l'autre jour je suis même tombé sur l'inventeur de la formule publicitaire « Il n'y a que maille qui m'aille » véridique!!), même si tous ne sont pas également intéressés (les cons! S'ils savaient...). Je vends (ou peu s'en faut) dans les cafés, aux sorties de boîte, dans le train, etc. Mais le plus gros obstacle à la vente, quand je m'adresse à un inconnu, c'est qu'une fois sur deux il m'annonce que lui aussi est écrivain.
B'tain!
Il n'est pas publié bien sûr, mais moi guère plus, ce qui me contraint à ne pas me foutre de sa gueule... Pour en terminer avec cette frustration, je suis allé présenter mon bouquin à diverses maisons d'édition. Enfin « présenter » c'est un bien grand mot, j'ai du me contenter de confier un exemplaire à chacune des trois secrétaires que j'ai rencontrées, moi qui avais prévu de mettre en scène les 330 pages du bouquin à grand renfort de mimes et d'onomatopées, dommage!
La quatrième secrétaire, une stagiaire toute tremblante, sans doute martyrisée par son maître (de stage) m'encouragea à m'adresser directement à ce dernier. Et c'est ainsi que j'ai pu rencontrer un éditeur, en vrai: chauve, obèse, la peau blanche qui rappelle un peu les fesses d'un porc qui aurait grandi en batterie, il m'a très rapidement prouvé qu'il pouvait être désagréable et con, en plus de puer de la gueule (et de refuser de publier mon roman, ce qui va avec, bien entendu).

Mais la vraie question est la suivante: ai-je vraiment besoin d'un éditeur pour publier mon roman?
Comme le gros con me l'a fait remarqué avec son désourire: « Mais il est déjà édité vot' bouquin làààà! ».
A tort ou à raison, la communauté d'écrivains de www.thebookedition.com se réjouit de ne pas avoir affaire à ce genre de type. Pour plusieurs motifs:

1- Parce qu'un éditeur c'est avant tout quelqu'un qui veut faire de l'argent

2- Autres raisons (englobées dans le petit 1)


babyboomer aventureEt c'est vrai: un éditeur veut, et même doit faire de la tune. Donc il éditera ce qui vendra, aux gens qui achèteront. C'est à dire qu'avant d'éditer il regardera qui achète, et leur fournira ce que ces gens-là veulent acheter (d'après lui).

Je vous parle des nouveautés, les anciennetés qui ont marché sont rééditées automatiquement; quant au romans étrangers, les éditeurs Français ne prennent pas de risque, le succès ayant déjà été remporté ailleurs. DONC, pour apprécier l'audace et le jugement des éditeurs Français, il faut trouver, en librairie, les romans de nouveaux auteurs qui ont été publiés dans l'année. A ce moment là on peut avoir une idée claire de la politique des maisons d'éditions, et si ce qu'ils éditent est de la merde ou non. Il paraitrait surtout que les éditeurs n'éditent pas... ou peu. Mais comment leur jeter la pierre? C'est la loi du marché!
Or le marché est en crise, dans une société en crise: je l'ai constaté tout à l'heure en voulant acheter une galette des rois pour le diner de ce soir: 44 euros 60. Finalement mes potes se contenteront d'un croissant chacun avec un mentos caché dedans... et même ça c'est pas donné!


Revenons aux éditeurs: ces braves gens doivent bien vivre. Mon gros porc a lu le résumé d'INDIANA TOM, m'a dit: « En plus on a déjà sorti un truc sur le thème du gaffeur » puis il l'a ouvert au milieu et l'a feuilleté en ajoutant: « Et j'ai l'impression que c'est écrit un peu à la va-vite aussi, non? ». Genre il me demandait confirmation que mon chef d'oeuvre était pourri! A MOI?! Sauf que comme j'avais pas envie d'entendre la connerie qu'il pourrait ajouter une fois que j'aurais admis que j'y avais passé cinq ans j'ai préféré conclure d'un diplomatique: « Si c'est votre impresssion, alors! ». Après tout, c'est lui l'imprimeur pro.

De cette aventure, j'ai conclu que mes camarades de thebookédition n'ont pas tort de se réjouir d'être libre de toute relation avec les vieux cons à peau de porc, mais peut-être ne partageons-nous pas les mêmes ambitions? Perso je peux pas me permettre d'attendre mes soixante ans pour l'adaptation ciné, à moins de jouer le rôle de l'ambassadeur plutôt que celui d'Indiana Tom (selon la gueule que j'aurai à cette âge là).

En général, pour me tirer d'une mauvaise situation, je joue la carte de l'audace, car comme disait tonton: « De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace! ». Seulement pas moyen d'être trop audacieux avec les secrétaires! (quoique...) Par ailleurs, j'ai sans doute fait une connerie: celle de proposer mon bouquin en version déjà imprimée plutôt qu'avec des pages volantes, les éditeurs pro n'étant pas de fervants supporters des sites d'auto-édition.

Bref, pour que vous appreniez quand même un truc en lisant cet article, je résume comment se passent les choses, normalement:

1- On envoit un manuscrit

2- On attend trois mois

3- On reçoit une lettre de refus


En fait j'ai déjà eu l'occasion de proposer INDIANA TOM (à l'époque il s'appelait TROMPIDOUF) à des maisons d'éditions qui l'ont même mis en lecture (pour faire style que ça part pas à la poubelle tout de suite)!!! Mais le texte n'avait pas acquis le degré de perfection qu'il a aujourd'hui: subliminal.


Une sage de mes amies m'a dit hier:

« On peut pas faire confiance aux babyboomers Nab'! Il faut faire la révolucion!! De toute façon, les vrais jeunes (de trente ans) comme nous, ils foutent pas les pieds dans une librairie, alors il faut que t'ailles les trouver là où ils achètent leurs livres: via leurs parents babyboomers qui s'acharnent à leur offrir des bouquins plutôt que des gadgets high-tech... »

Merde. C'était racinien comme problème.


roman aventure philosophieBref, une fois encore je me tourne vers VOUS, les EXCELLENTS lecteurs du Nabolo-blog! Ou plutôt à vos bouches et à vos oreilles: si vous connaissez des mecs V.I. (volontaires internationaux), des stagiaires, des diplomates, des humanitaires, des gens qui sont allés en Inde ou n'importe où ailleurs sur le sous-continent (tapons large), soyez sûrs qu'INDIANA TOM est fait pour eux! Il régalera les autres mais vraiment il plaira à ceux là, n'hésitez pas à faire passer le mot!!

 

- en direct live vous venez d'avoir un exemple du type de harcèlement moral auquel je m'adonne depuis 15 jours -
Au début j'avais honte, c'était dur. Maintenant c'est dur mais je suis fier, fier de savoir qu'en vendant INDIANA TOM, c'est un bras de fer que j'engage avec les vieux à peau de porc, avec les babyboomers qui ont pourri notre avenir, les retraites toussah même qu'on va avoir un problème de dettes bientôt (je l'ai entendu à la télé: moi j'y crois). Alors tous ensemble avec moi: A-CHE-TONS IN-DIA-NA TON! A-CHE-TONS INDIANA TON!!

Ps: à force de défiler dans ma rue j'ai obtenu gain de cause: une amie de la génération Albator (power!!) m'a proposé une interview sur la célébrissime chaîne marseillaise (LCM), pour que les supporters de l'OM et les marins-pêcheurs, eux aussi, sachent qu'ils peuvent commander INDIANA TOM en cliquant ici.

 

Pour voir l'interview vidéo cliquez ici

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 16:53

france lumière cielLa France... me voici de retour! J'arrive avec des grands yeux tout ronds pour observer ce qui s'y trouve, même si je les sens déjà qui rétrécissent à la vistesse grand V. Dans mon sac j'emmène Baloota, Mowglita, Koji et ses amis, Farhané, Yiorgos, Jay, etc. Je me demande comment ils la verraient à ma place. C'est difficile de faire abstraction de ce que je sais déjà sur ce pays, mais il y a quelques trucs qui me choquent quand même, et pour commencer: Air France.

 

Je vais faire mon difficile mais vu le prix c'est un scandale qu'il n'y ait pas de TV individuelles et pas de couvertures pour tous comme s'en excuse le pilote, qui ajoute même: « les deux portes arrières ne fonctionnant pas, prière d'en choisir d'autres, en cas d'urgence ». C'est pas comme si j'avais eu l'intention de sortir en vol mais quand même!

Du coup j'ai été obligé de lire « courrier international » plutôt que de jouer à des casses-briques ou de mater une succession de productions hollywoodiennes... dégouté. M'enfin il y avait plein de bons articles sur la lutte de Julian Assange et de Wikileaks contre les Etats et la réaction, violente, de ces derniers face au péril anarchiste, ainsi que sur la contre-attaque menée par des pirates informatiques. Très très intéressant.

 

Première note sur les Français: ils parlent fort. Pas focément plus fort que des Américains mais beaucoup plus fort que les Japonais (qui sont timides) ou les Cubains (qui sont surveillés). On entend leurs conversations quoi, pas nécesairement parce qu'ils gueulent, mais comme si aucune n'étaient privées. Ce sont des espèces d' « open tchat » auxquels on a l'impression qu'on pourrait participer, du coup, sauf que pas forcément: ce n'est pas parce que les gens parlent ouvertement de trucs hyper persos à voix forte et juste à côté de toi (au-dessus de ta tete!) que tu as le droit d'en rire avec eux, gaffe les amis, vous vous feriez jeter! C'est très mal vu, même pas un sourire, rien (c'est la dernière fois que je propose ma crème pour hémoroïdes).

 

Perso j'allais en destination du bas, vers Marseille, où il paraît que ca parle plus fort qu'en haut. Ah ces différences culturelles intra-pays! Et même intra-villes: j'ai entendu des Marseillais qui parlaient très sérieusement de leur rivalité avec les Aixois (d'Aix-en-Provence). Les deux bourgades se tirant la gueule, deux gouttes d'eau dans la mer de l'humanité: 150.000 à gauche, 850.000 à droite, de quoi vaguement peupler un quartier de Mumbai (22.000.000 habitants au bas mot).

 

A l'aéroport: personne. Dans les rues: personne. Le pays est comme inhabité comparé à la Chine ou pire, à l'Inde. Et les gens qui vivent là ne le voient pas et n'en ont pas conscience, c'est très drôle: ils n'ont pas idée qu'ils ne sont qu'une micro-poignée d'individus! Mais ce sont ces micro-poignées qui ont dominé le monde, on comprend qu'ils aient pris la grosse tête pour des siècles et des siècles. Le réveil sera dur: l'humanité vit en Asie. J'ai même des chiffres (ça vous la coupe?):

Population mondiale par continent (en 2000)

Océanie: 30.000.000 (il y a quasiment autant d'habitants à Bombay qu'en Océanie!)

Amérique du Nord: 309.000.000

Amérique du Sud: 519.000.000

Europe: 728.000.000

Afrique: 780.000.000

Asie: 3.680.000.000

...pour un total de 6.046.000.000: il y a donc plus d'habitants en Asie que sur tous les autres continents réunis, et je ne vous parle même pas des stats de 2050 (on arrive: à 5,2/8,8 milliards))(ah merde, je vous en ai parlé!)

 

Alors imaginez vous bien que lorsque vous voyez des images d'Asie, des reportages ou des conneries, la normalité: elle est là-bas. Nous sommes l'exception.

Ce que j'ai trouvé exceptionnel à mon arrivée en France, et de propre aux Français, c'est le confort.

Les Français sont accrocs au confort, dans leurs véhicules, leurs infrastructures, leur vêtement, etc. En France les choses sont d'abord confortables, puis éventuellement efficaces. Le TGV par exemple, est d'abord un train confortable, ensuite un train rapide. Pour les vêtements, autre exemple, il ne semble pas qu'une Française songerait à se trimballer à demi-nue au prétexte que c'est sexy, en plein hiver et sous la pluie, comme le ferait une Japonaise ou une Anglaise: elle s'arrangera pour trouver des vêtements confortables dont l'apparece lui convient aussi. D'où une grande diversité dans la strcuture des vêtements, en plus de leur apparence.

 

Marrant, je n'avais jamais remarqué ça avant, que la France était si « confortable ».

 

Un truc qui va avec, c'est la bouffe. Je vous parle pas de la grande cuisine mais de la bouffe d'accès facile, comme les yaourts au supermarché ou autre. Même si les produits frais ont perdu en qualité au fil des décennies, que les tomates ont perdu leur goût, les Français sont très exigeants en ce qui concerne la qualité de leur alimentation et le marché se plie à leur désir sur ce point là: les yaourts, les gateaux, les boissons qu'on trouve en France sont de bien meilleure qualité qu'ailleurs.

Prenons l'exemple du jus d'orange: aucun Français n'apprécierait de boire du jus d'orange en bouteille, si cela revient à boire de l'eau jaune amer, comme à Cuba par exemple. Ils ne boivent pas plus de jus de fruits pressés pour autant: ils ont des jus d'oranges en bouteille AVEC de la pulpe (oui mesdames et messieurs) dont le goût n'est pas si éloigné d'un jus d'orange frais. C'est quand même un sacré luxe! Et il y a une variété dans le choix de la bouffe qui impressionne, même si les prix suxent (ils sont tout de même abordables du point de vue de la population locale).

 

map voyage nabolo aventure

 

Encore un truc qui m'a surpris en France, c'est la laïcité. Je suis rentré pour Noël et pas de croix, pas de Jésus dans les rues, rien. Eh oui, car la France, c'est le pays du culte de la raison! On est loin des spiritualités d'orient ou du super-christianisme latino-américain. Ca va même plus loin: en France il y a des bds qui se moquent de Jésus! Les Français font de l'humour avec les religions! Du jamais vu ailleurs. Alors que, traditionnellement, les Français prétendent que la religion est le seul sujet qui ne doive pas être abordé en public, dans les faits ils ne s'en privent guère, contrairement à d'autres pays... Parce que la France c'est un pays où on parle, on conteste, on débat! Mais ce n'est pas toujours agréable: d'un point de vue asiatique ça ressemble à de la baston verbale plus qu'autre chose. Les Français entretiennent une sorte « d'agressivité », largement ressentie par les Américains (je vous raconte un secret? Dans le film d'animation « Ratatouille », lors de la scène de l'interview où le jeune chef est ramené en cuisine par sa camarade, celle-ci s'écrie à l'intention des journalistes: « On vous laisse, c'est malpoli mais c'est normal: nous sommes Français » et non « Désolé mais on a quelque chose sur le feu! » comme ça a bizarrement été traduit). Le plus enervant c'est quand on cherche à profiter d'un service, dans un magasin ou autre, et qu'on s'adresse à un professionnel. Forcément, c'est pas notre métier, alors on lui pose des questions qui lui paraissent débiles, lui qui fait son job tous les jours, et il ne se prive pas pour vous le faire savoir (bien que le client soit roi? Certainement pas en France!).

Cette agressivité dont je vous parle existe même dans les rencontres « amicales ». Un Français peut se montrer hyper antipathique dans le seul objectif de tester votre répondant, ce qui peut aboutir (en cas de résultat positif) à une franche sympathie. C'est une manière de socialiser... surprenante pour les étrangers et les baroudeurs-aventuriers-philosophe-de-la-mort (comme moi) qui reviennent d'un tour du monde...

 

...mais c'est vrai que la nourriture française est quand même une sacrée contre-partie! D'ailleurs je vous laisse, bon bout d'an à tous chers excellents lecteurs, je vais profiter de la bouffe et du vin. Mon petit tour du monde est terminé, mais l'aventure est partout! Tenez: je viens de faire tomber ma fourchette...



Vous avez raté une aventure? Consultez le sommaire! (ce que vous pouvez être patauds parfois!)
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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 22:26

rouler cigareCigares

De La Havane, j'ai pris la route d'en bas à gauche pour rejoindre Pinar del Rio et visiter les vignes. Sauf que rien, pas une grappe dans leurs vignobles. Le mec m'explique que c'est parce qu'en fait il s'agit de plants de tabac. Je lui demande pourquoi la ville s'appelle Pinar del Rio et pas Cigar del Rio? Il me répond que je suis con.

Bon.

Du coup j'en ai profité pour tester les produits locaux et comprendre le pourquoi du comment du cigare. Une fois de plus on en arrive au point où je risque de vous raconter des trucs que vous pouvez trouver ailleurs sur internet, comme le fait qu'on n'utilise pas les mêmes feuilles de tabac pour l'intérieur et l'extérieur du cigare, etc. Alors je zappe ce qui concerne la fabrication pour vous confier un secret unique au monde, le triple test de pour comment savoir si le cigare est bon:

1- vous le roulez entre vos deux mains jointes, bout ouvert vers le bas: si des « miettes » tombent c'est pas bon. Ca veut dire que le cigare n'est pas fabriqué avec des feuilles entières, voire qu'il est constitué à 90% de feuilles de bananes, de trucs, de bidules et de machins. Si par contre le cigare s'allonge et durcit, ce n'est peut-être pas un cigare.

2- vous le roulez entre vos doigts, près de vos oreilles, si ça fait du bruit, c'est bon, si ça fait pas du bruit, c'est pas bon (je pense que l'idée est la même: vérifier qu'il s'agit de feuilles entières et qu'elles ne sont pas trop serrées)

3- vous le serrez fermement dans une main et vous en tétez le bout avec la bouche: si vous avez la sensation étrange que le cigare bouge de l'intérieur, c'est bon, sinon c'est pas bon.

 

Vous l'aurez compris, je n'ai pas tout bien pigé les objectifs de ce triple test. Contentez vous de faire comme je vous dis et vous aurez l'air d'un connaisseur, la prochaine fois que vous achèterez vos cohibas, partagas, montecristo, romeoyjulietta, etc. Des noms avec lesquels ont m'a rabattu les oreilles pendant tout mon séjour ici. Et vous savez d'où viennent ces noms? Du fait que, dans les fabriques, un des employés est chargé de faire la lecture aux autres qui roulent les cigares, et que selon la marque on leur lit « Le comte de Montecristo » ou « Romeo et Juliette » pendant leurs longues heures de roulage (ça doit lasser à force).

 

cuba cigare aventurierBarbudos

Le type qui tenait la casa où je suis resté a fait la révolucion, dit-on. Mais je ne sais pas à quel point, si c'était un héros des premières heures ou le dernier a avoir viré sa cutie sur le tard. Je lui ai posé quelques questions.

 

Nabolo: Salut, c'était comment la révolucion?

Barbudo: La révolucion, c'était des gens qui se rassemblaient dans les collines, parce qu'ils désaprouvaient la vie en place: pas de medicaments, rien... Dans la sierra y avait la vie en groupe et la solidarité. Pas de peur: la préoccupation c'était de travailler ensemble à la recherche des ressources, trouver de l'eau, etc. C'était un truc à la Robin des bois, on vivait tous ensemble...

 

Nabolo: Et après? Vous avez déferlé le moment venu?

Barbudo: Tout le peuple de Cuba était caché dans les collines. Il n'y a pas de revolucion sans armes, comme disait le che, parce que même si un revolutionnaire arrive au pouvoir par le vote, il aura été corrompu en chemin ou il devra filer de la tune aux uns et aux autres survivants-abandonnés de l'ancien système, voilà pourquoi la révolucion se fait par la lutte.

Dans les collines, on était 1 puis 2, puis 3, puis 5, 10 et 20 personnes par colline, des groupes différents qui grossissaient pour frapper tous ensemble au jour de la révolucion.

 

Nabolo: Mais comment les Cubains savaient-ils où trouver les rebelles?

Barbudo: Les gens connaissaient les rebelles grace à la radio de la sierra et suivaient en cachette leurs évolutions. Pour rejoindre les collines, ils devaient trouver des chemins cachés car l'armée de Batista les en empêchait. Il fallait voyager seul ou par groupe de trois au maximum.

 

Nabolo: Et une fois dans les collines?

Barbudo: Une fois dans la colline, la vie était dure, mais de toute façon les gens en étaient au point où il n'y avait plus le choix. A cette époque, pas de médicaments, pas de travail, et quand travail il y avait les salaires étaient d'environ 25 centimes par jour. La révolucion est logique, dès qu'il y a plus de pauvres que de riches. Pour nous la question ne se posait même pas car les conditions de vie étaient telles que c'était se battre ou mourir. Aujourd'hui, depuis la révolucion, tout le monde a des soins, de la nourriture, un logement; l'éducation est gratuite et tout le monde a l'électricité (ndrlr: elle n'est pas gratuite): c'est un gigantesque bond en avant. Sans compter l'aide que Cuba a pu apporter aux autres pays, comme ceux d'Amérique latine par exemple, ou à l'Angola.

 

Nabolo: Et la lutte en elle-même, comment ça se passait?

Barbudo: Dans la sierra il fallait trouver de quoi manger, boire, et supporter la pluie et les raids aériens qui nous lachaient des bombes sur la tete. De temps en temps des camarades tombaient à mes côtés mais il fallait continuer. Lorsque l'attaque sur les villes, simultanée dans tout le pays, a été lancée, nous étions beaucoup moins nombreux que l'ennemi, mais ceux d'en face n'avaient rien d'autre à défendre que leur vie, donc ils ont fui.

 

Nabolo: Fui? Vers où?

Barbudo: Certains sont allés dans les collines, à notre place pour nous faire le meme coup. Mais nous connaissions mieux le terrain qu'eux et il a été facile de nettoyer. D'autres sont partis pour la Floride.

 

Nabolo: Que pensent les Cubains, de nos jours, de leur révolucion? La nouvelle génération surtout?

Barbudo: En majorité ils en sont fiers, pas tous, mais en majorité.

 

Nabolo: Le tourisme est-il un danger dans la mesure où il pousse l'élite à faire du pognon en travaillant avec les touristes plutôt que de travailler pour le pays?

Barbudo: Une nouvelle loi va être passée qui obligera (en janvier) les gens à exercer un travail en rapport avec la formation reçue dans leur université: l'Etat paye leurs études aux cubains qu'ils choisissent librement, en retour on leur demande de travailler dans le domaine qu'ils ont eux-mêmes choisi.

 

Nabolo: Hmm hmm, intéressant!

Barbudo: Et vous? Que se passe-t-il en France avec ce président qui veut chasser les Français d'origine roumaine?

Nabolo: …disons que notre « Président » est en désaccord avec l'histoire de France et les fondements de la nation. Sa démarche est, qui plus est, anticonstitutionnelle.

 

Butain fait chier d'avoir à supporter ces questions, je comprends ce que les Américains ont enduré sous george bush!

 

dauphin ritDauphins

A Cuba on peut nager avec les dauphins. Je ne me suis donc pas privé, malgré de grosses questions bien pesantes sur le bien et le mal de ma démarche. Les dauphins sont-ils bien traités dans leur bassin? En fait il ne s'agit pas d'un bassin, mais d'une baie ou d'un lagon fermé. Les Dauphins sont donc dans l'eau de la mer et peuvent même téléphoner aux dauphins qui sont hors de l'enclos (téléphoner ou envoyer les messages avec des ondes et des jappements: des trucs de dauphins, faites pas les difficiles vous voyez très bien ce que je veux dire!). Ils ont la même longévité qu'en liberté (alors qu'elle est réduite de moitié lorsqu'on les retient en « bassins ») et puis surtout ils ont l'air de beaucoup s'amuser (d'ailleurs ils sourient et rient tout le temps). Eternelle question (en ce qui me concerne) que de savoir si les zoos sont bénéfiques aux animaux, (dans la mesure où ils sont le meilleur promoteur de leur protection auprès des humains) ou non...

Deux livres à lire à ce sujet: « Histoire de Pi » (de Yann Martel) et « Indiana Tom » (de Nabolo – je vous le dirai jamais assez). Bref, les dauphins sont des mecs vachement sympas, mais un peu intéressés, je dois dire, dès qu'il est question de poisson: dès que la bassine est apparu il n'y en avait plus que pour la bouffe. C'est pas grave, j'en ai profité pour les tripoter, ces dauphins, et pour leur mettre les doigts dans la bouche tant qu'à faire.Et là, surprise, ils étaient en plastique! Je ne crois pas me tromper en disant que nombre des excellents lecteurs de l'EXCELLENT Nabolo-blog n'ont jamais tripoté un dauphin. Allez me choper le gobelet en plastique où vous calez votre brosse à dent, dans votre salle de bain, et fermez les yeux en répétant « driiiiiiiiiii driiiiiiiiiiiii driiiiiiiiiii » comme un dauphin qui rit, non sans vous être au préalable immergé dans votre baignoire remplie d'eau froide... Ben voilà, ça y est, vous comprenez ce que j'ai vécu.

Mais le plus étonnant dans tout ça, ce ne sont pas les dauphins, ni les choses incroyables qu'ils savent faire, c'est qu'on se demande « mais butain de mer, où qu'ils ont appris tout ça? ».


Une petite liste de ce que les dauphins (en fait des dauphines) m'ont fait subir: d'abord elles m'ont tapé la bise pour la photo, ensuite elles m'ont sauté par-dessus, ensuite elles ont calé leur nez sous ma plante de pieds jusqu'à me soulever hors de l'eau pour me propulser en l'air comme un ballon... Et après elles m'ont ramené vers le bord en me laissant m'accrocher à leur aileron. Mais je comprends pas comment on leur a appris ça! Sans compter qu'ensuite j'ai assisté au spectacle où elles mettent carrément des dunks dans un panier de basket à 2mètres 50 au-dessus de l'eau, elles dansent, chantent et se font même surfer dessus par leur moniteur. Incompréhensible. J'en ai parlé à un type qui m'a dit que, de son point de vue, les dauphins ont une longueur d'avance sur les autres mammifères, car ce sont les seuls qui soient déjà retournés à l'eau.

 

oiseau moucheAutostop

Le bord des routes cubalèzes est bardé d'autostoppeurs: les transports en commun manquant d'efficacité, les gens attendent pendant des heures qu'une voiture s'arrête. Parfois, un policier aide à ce que le miracle s'accomplisse, en arrêtant les voitures de touristes pour leur demander gentiment d'embarquer un autochtone (ce qui leur donne presque l'impression d'être généreux). Il faut dire que pour le touriste non-averti, il n'est pas évident de comprendre du premier coup que les autostoppeurs autostoppent. Ils ont plutôt tendance à autoregarder, passivement: le geste célèbre du pouce levé leur est parfaitement inconnu (ou alors ils ont la flemme de le pratiquer).

Une fois dans la voiture les comportement divergent, mais en général, les autostoppeurs essayent de faire le plein à...

 

...la pompe à fric

Pour les raisons déjà expliquées dans les précédents articles sur Cuba (ici et ici), les Cubains sont très faciles de contact et on aurait vite-fait de croire qu'on se fait des amis si chaque rencontre ne se terminait, quasi irrémédiablement, par une demande de fric... Et quand ce n'est pas le cas, on a presque l'impression que c'est parce que nos nouveaux potes comptent faire « coup double » la prochaine fois. Comme on l'a vu dans les précédents articles, toute une partie des biens du marché n'est accessible qu'aux possesseurs de CUC. Ce qui n'en ont pas font ce qu'ils doivent pour en avoir, des services les plus bénins rémunérés au prix fort, aux arnaques en passant par la prostitution et le pickpocketage... D'ailleurs j'ai une anecdote à ce sujet, mais vous en saurez plus en lisant la ligne suivante.

C'était à Pinar del Rio, je m'étais trouvé deux camarades de sortie pour me montrer Cuba by night: le frère et le cousin d'un autostoppeur m'ayant détourné de mon itinéraire initial pour me rabattre dans la casa particular (logement chez l'habitant) d'un ami de sa famille. Le mec avait bien fait les choses, en m'avertissant qu'une menace de dengue pesait dans le coin où je comptais d'abord me rendre, et j'ai tout bien fait comme il m'a dit. Bref: je me suis retrouvé en boîte avec son frère et son cousin (ou allez savoir) à qui j'ai offert l'entrée et les boissons, bon gré mal gré: lorsque la caissière a demandé de payer ils se sont tous les deux tournés vers moi. Ma compagnie était la bienvenue, si je raquais.

cuba asiaLa boîte était étonnante. Pas en elle-même (c'était comme en Europe ou presque), mais du fait qu'il y ait six policiers en tenues officielles à l'entée et six autres au fond. Bref, la soirée se passe et à un moment donné je me retrouve près du bar à discuter QUAND, TOUT A COUP, je sens quelque chose qui bouge dans ma poche, une sorte de petite pince agile qui se met à titiller le bout de ma gigantesque ----,longue de plusieurs milliards de nanomètres (c'est toujours dans la poche gauche que je la range). J'envoie la main pour vérifier de quoi il s'agit et sur quoi je tombe? Sur quoi tombe-je mesdames et messieurs? Sur une autre main! QUE-WA?!? me direz-vous (et c'est ce que j'ai pensé moi-même), une main, qui n'est pas la mienne, dans ma poche! Et cette main, c'est ça le plus invraisemblable, n'a l'air d'appartenir à personne.

Les fidèles lecteurs de l'EXCELLENT Nabolo-blog savent depuis longtemps que je suis un disciple-apprenti-débutant kung-fuka chevronné, aussi ne s'étonneront-ils pas que j'eus le réflexe d'attraper l'annulaire et le petit-doigt-dont-tout-le-monde-a-oublié-le-nom de cette main pour m'assurer une position avantageuse sur son propriétaire qui finirait bien, tôt ou tard, par se manifester. Mais pour l'instant toujours rien. Alors je serre un peu plus fort en tirant les doigts vers le haut et c'est là qu'un mec à qui je n'ai jamais parlé de ma vie et qui jusqu'à présent me faisait dos, accoudé au comptoir, sa large veste posée sur ses épaules, se retourne, pas content, et me fait comprendre que c'est sa main que je tiens et que je ferais mieux de la lâcher très vite si je ne voulais pas d'ennui. Presque il aurait fallu que je m'excuse! Le fou. Ne se rendait-il pas compte que j'avais déjà repéré ses points vitaux et que, sans le savoir encore, il était déjà mort? Je lui montrai un échantillon de ma puissance cosmique en lui tordant un peu plus les doigts, ce sur quoi il décida de s'en aller. Je le laissai partir tout d'abord, et puis par respect pour tous les touristes qui passeraient après moi, voire pour tous les gens courtois du monde, je décidai qu'il n'allait pas s'en sortir si facilement. mégot cigareHop, je le rattrape et alors qu'il passe à côté du bataillon de flics, vers la sortie, paf, je le choppe par le col et je lui rappelle ce qui vient de se passer en présence de la police, ce qui le transforme de voyou agressif en jeune homme souriant. Au final, il a eu de la chance que je me sente un peu pute de l'envoyer faire sept ans de prison pour un attouchement raté et que je convienne avec les flics (pas trop partant pour l'embarquer non plus) qu'il ne s'était rien passé et qu'on pouvait tout oublier. J'insistai aussi pour lui serrer la main, cordialement cette fois, afin de le regarder dans les yeux et de lui affirmer que ça ne me dérangeait pas qu'il essaye de me voler, mais qu'à se faire choper mieux valait qu'il s'excuse avec un sourire plutôt que me menacer comme un connard; que, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, tout serait plus sympa dans la vie, quel que soit le domaine, vol-à-la-tire compris, si les gens pouvaient y mettre plus de second degré et moins de sérieux. J'aurais bien approfondi sur la philosophie de l'aventure, mais il avait l'air pressé de s'en aller et pas vraiment l'air philosophe, de quoi que ce soit d'ailleurs.


STANCES A UN CAMBRIOLEUR (G. Brassens)

Prince des monte-en-l'air et de la cambriole
Toi qui eus le bon goût de choisir ma maison
Cependant que je colportais mes gaudrioles
En ton honneur j'ai composé cette chanson

Sache que j'apprécie à sa valeur le geste
Qui te fit bien fermer la porte en repartant
De peur que des rôdeurs n'emportassent le reste
Des voleurs comme il faut c'est rare de ce temps

Tu ne m'as dérobé que le stricte nécessaire
Délaissant dédaigneux l'exécrable portrait
Que l'on m'avait offert à mon anniversaire
Quel bon critique d'art mon salaud tu ferais

Autre signe indiquant toute absence de tare
Respectueux du brave travailleur tu n'as
Pas cru décent de me priver de ma guitare
Solidarité sainte de l'artisanat

Pour toutes ces raisons vois-tu, je te pardonne
Sans arrière-pensée après mûr examen
Ce que tu m'as volé, mon vieux, je te le donne
Ça pouvait pas tomber en de meilleures mains

D'ailleurs moi qui te parle, avec mes chansonnettes
Si je n'avais pas dû rencontrer le succès
J'aurais tout comme toi, pu virer malhonnête
Je serais devenu ton complice, qui sait

En vendant ton butin, prends garde au marchandage
Ne vas pas tout lâcher en solde au receleurs
Tiens leur la dragée haute en évoquant l'adage
Qui dit que ces gens-là sont pis que les voleurs

Fort de ce que je n'ai pas sonné les gendarmes
Ne te crois pas du tout tenu de revenir
Ta moindre récidive abolirait le charme
Laisse-moi je t'en prie, sur un bon souvenir

Monte-en-l'air, mon ami, que mon bien te profite
Que Mercure te préserve de la prison
Et pas trop de remords, d'ailleurs nous sommes quittes
Apres tout ne te dois-je pas une chanson

Post-Scriptum, si le vol est l'art que tu préfères
Ta seule vocation, ton unique talent
Prends donc pignon sur rue, mets-toi dans les affaires
Et tu auras les flics même comme chalands

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 13:34

rue la havane aventureLa Havane que je connais se divise en deux quartiers: la « vieille havane », avec ses jolis bâtiments historiques et ses Cubains qui ont besoin d'argent, et la « havane centrale » avec ses bâtiments éternellement en cours de rénovation et ses Cubains contents.

Il y a un troisième quartier au-delà, dont j'ai oublié le nom (faites pas chier: googlemap -vous pourrez voir les rues sans même vous taper l'avion-), et tous trois sont cernés par une sorte de remblai qu'on appelle « Le Malecon » (la preuve qu'ici aussi le féminisme est en marche), tout le long de la mer.

 

Voilà le genre de repères géographiques que vous devrez retenir si vous allez un jour à La Havane, outre « le prado » et la « calle Obispo », deux des avenues principales de la ville.

Contrairement à ce qu'on pourrait légitimement penser, le chanteur français n'a qu'une rue à son nom alors qu'Hemingway (qui n'était même pas Français) voit son nom un peu partout... Ou verrait, plutôt, s'il avait encore des yeux (et s'il était à Cuba)(à moins qu'il ait perdu la vue).

 

En bas de la « calle Obispo » donc (quand je voyage j'ai pour habitude de n'emprunter que les rues avec des noms français: on est patriote ou on ne l'est pas, et la rue du « prado » sent son macaroni a plein nez si vous voyez ce que je veux dire...), je suis arrivé sur la mer. Le Malecon partait sur la gauche et, juste derrière, sur les rochers surplombant l'océan bleu et humide, immense et calme dans son agitation de titan sous le ciel de l'univers des étoiles que l'azur (muuuuuuuuuuuuses! Mais muuuuses! Ne me laisserez vous donc jamais en paix?!) une vieille se faisait baptiser par pigeon interposé.

Je doute que ça vous parle beaucoup alors j'entre dans les détails: sur les rochers mouillés par les vagues (muses?) il y avait une vieille femme qui se tenait debout, pieds nus, silencieuse. A ses côtés un jeune homme à casquette brandissait un pigeon (vivant) qu'il lui balançait de la tête aux épaules, un peu à la manière dont les Chrétiens se signent (mais en général ils font ça sans pigeon), et tout en débitant des paroles à toute vitesse, donc incompréhensibles de là où je me trouvais. La vieille ne bronchait pas; le pigeon non plus, sauf pour la tête qu'il tournait de droite à gauche, comme pour montrer son profile, en clignant de l'œil à chaque fois.

Je me suis assis sur le rebord pour regarder. Le pigeon n'était absolument pas maltraité et la cérémonie s'apparentait à un rite de purification, un peu comme chez les bouddhistes où il est d'usage de libérer un oiseau (c'est pour ça qu'ils en enferment plein) afin de se repositiver le karma.

Le « prêtre » a écarté les ailes du pigeon, comme pour le préparer à l'envol. C'est beau des ailes d'oiseau, la nature fait des merveilles me dis-je. Puis il les a ramenées dans le dos de l'animal pour ne plus les tenir qu'avec une seule main et s'est remis à baptiser la vieille en lui balançant le pigeon contre les épaules, pas vraiment doucement cette fois (un peu comme si c'était un sac), avant de lui arracher deux touffes de plumes. J'ai eu un mouvement vers eux mais cette partie du rituel était déjà finie et le prêtre présentait désormais l'oiseau à l'océan et l'horizon vers lequel le pacifique animal se serait envolé si le « prêtre » ne l'avait retenu au dernier moment pour lui arracher la tête.

 

C'est le genre de situation, très difficile, où mon respect des différences culturelles a du mal à s'accorder à ma sensibilité.

Le pigeon était mort, c'était trop tard pour intervenir, et aucun autre animal n'était en danger. J'ai utilisé le pouvoir absolu (= peu importe la vie, la mort, etc) pour lutter contre l'héritage sentimental de qui j'ai été dans un objectif pratique: observer, apprendre, et si possible comprendre, avoir une attitude constructive plutôt que destructive (jeter le type à l'eau ne l'aurait pas empêché de recommencer) (quoique, sur une bonne vague...).

C'est difficile à admettre mais cette scène n'était pas, en soi, une scène de cruauté envers un animal. C'était une scène religieuse. De la même manière que je tolère (au sens où je n'en ai jamais détruit) l'existence d'abattoirs, en France, qui tuent des milliers d'animaux chaque jour, mais pas qu'un maître batte son chien, j'ai pu trouver les ressources pour tolérer le geste rituel, bien que je n'eus pas toléré le crime.

 

Le prêtre s'est servi de l'oiseau décapité comme d'une gourde dont il a versé le sang sur un petit monticule de sa fabrication, positionné aux pieds de la vieille peau. Il a arraché des plumes et les a portées à ses lèvres, puis à celle du fossile qui venait de se purifier en s'aspergeant de la mort d'un être pur. Ensuite le prêtre a ramassé le monticule et l'a mis dans un sac plastique qu'il a filé à la vieille, pour qu'elle le ramène chez elle et qu'elle se le mette dans le … ou que sais-je, de toute façon je l'ai tellement bardé de malédictions que ça m'étonnerait qu'elle s'en tire (je lui donne pas vingt ans).

 

santeriaJ'ai eu des explications sur ce curieux rituel à quelques rues de là, dans une ruelle toute peinte et dédiée, à ce que j'ai compris, à la « Santeria ». Comme je n'ai pas d'accès internet au moment où j'écris ces lignes vous irez lire ailleurs pour en savoir plus. De ce que j'ai compris il s'agit de cultes nigérians associés au christianisme, sur l'île de Cuba, et distincts du vaudou.

La ruelle en elle-même était plus intéressante que les réponses du type auquel je posais mes questions, en particulier pour ses illustrations murales (notamment dédiées au Petit Prince) et ses citations. J'en ai retenu deux, la deuxième (la première je vous la livre en fin de cet article: ici):


- Abuela, cual es la libertad? (Grand-mère, c'est quoi la liberté?)

- Es la felicidad. (La félicité)

- Y la felicidad? (Et la félicité?)

- La paz (La paix)

 

Je trouve la citation intéressante même si mon avis, contrairement au support, n'est pas encore mur sur la question.

 

En retournant vers la vieille Havane, je suis tombé sur une partie de ping-pong, en pleine rue et sans table: un homme défiait des minots dans une sorte de tournoi à cinq points. En guise de table, un rectangle avait été tracé à la craie sur le goudron nid-de-poulé de la route. Ils m'ont invité à jouer et j'ai perdu 5 à 3 à cause des faux rebonds et de la température de l'air (moi qui ai joué avec les plus grands! cf: Jacques Secrétain que j'ai eu la chance d'affronter lorsqu'il est venu faire une démo à ANKAMA, je vous le dis uniquement dans le but de me la jouer).

Puis le type m'a invité à manger chez lui, ou qu'on aille au bar, ou qu'on se prenne un café et qu'il me montre sa maison ou bien des musées, etc. En fait, au bout de quelques jours ici je m'aperçois que les Cubains sont le peuple le plus facile de contact que j'ai jamais rencontré... Mais c'est parce qu'ils sont tous plus ou moins friands d'obtenir les CUC évoqués dans le précédent article. Le trouble ne vient pas de là, je suis habitué à ce qu'on essaye de me tirer des sous; le trouble vient de ce que je pourrais avoir une conversation intéressante avec n'importe quel Cubain.

 

poteaux canons aventure cubaJe m'explique: c'est assez facile « d'ignorer » quelqu'un lorsque vous n'avez rien en commun, qu'il y a une barrière au niveau de l'échange intellectuel par exemple. En Inde, je me convaincs facilement que les mendiants ont une destinée différente de la mienne, en empruntant leur propre philosophie (Dharma and co, QUE-WA?! Vous n'avez pas encore lu INDIANA TOM ?!?!?!?!?!? !?!?!??!?!?!?!?!?! ?!?!??!?!?!?!?!?!?!?!??!?!? !?!?!?!?!?!??!?!?!? !?!?!?!?!?? !?!?!?!?!?!?!?!? ?!?!?!?!?!?!?!?!??!?!?!?!?!?!). A Cuba, les personnes qui vous demandent de l'aide pourraient toutes être des amis ou des voisins, trouve-je (plus facile à écrire qu'à lire ça), et vous savez pourquoi? Vous savez pourquoi? (suspense) Non? (re-suspense) Eh ben c'est ça le truc: c'est que les Cubains ont tous (je suis plus à une généralisation près sur ce blog) un niveau intellectuel super élevé. J'enchaine avec d'autres généralisation, puisqu'on y est: en France il y a des gens plus ou moins éduqués et différentes classes sociales qu'il peut être difficile de mélanger: elles n'auront pas forcément grand chose à se dire. A Cuba il n'y a qu'une seule classe sociale, et son niveau d'éducation est très élevé. C'est assez étonnant en fait, quand on y pense... Pour faire (très) simple, c'est comme si je vous disais que « A Cuba, tout le monde est intelligent ». Tous les Cubains que j'ai rencontrés, en tous cas, s'y connaissent en politique et en histoire, ce qui n'est pas le cas de nombre de mes proches amis Français. Pour parler stats, 99,8% de la population est alphabétisée, ce qui est l'un des taux les plus élevés au monde (Cuba est classée 6ème; la France est 40ème avec un petit 99%). Il s'agit là d'acquis concrets de la révolution, je trouve ça assez impressionnant.

 

Néanmoins, les difficultés économiques du moment commencent à dessiner de nouvelles classes sociales, prétend mon guide. Je ne les ai pas constatées moi-même, donc je ne vous en parlerai pas, mais on s'imagine facilement que le niveau de vie n'est pas le même entre les Cubains ayant accès aux CUC et les autres. Je reviendrai là-dessus plus tard (j'espère que vous prenez des notes – j'en vois un qui mange ses crottes de nez dans le fond).

 

Toujours à La Havane, et me proladant par les rues, j'ai reçu un choc de 7 sur l'échelle de ma vie. Devinez qui j'ai vu? Moi! Ou plutôt l'un des personnages que j'ai incarnés (cf: Renardt, mon personnage idéal) pour la bonne raison que je venais de tomber sur la nana dont la photo m'avait servi d'avatar pour jouer l'entrée en scène du personnage de « Capitaine Renart », dans le jeu de rôle en ligne « Adept JDR »!

 

Ohlala, je sens que j'ai perdu la moitié d'entre vous sur ce coup-là! Je reuh-explique donc pour les deux qui n'ont pas compris:

  • il y a six ans

  • moi

  • jouer jeu de rôle sur internet

  • utiliser photo de vieille femme pour représenter mon personnage sur le forum en ligne

  • il y a deux jours

  • moi

  • rencontrer dans la rue vieille femme dont j'ai utilisé la photo

  • avoir un choc émotionnel entre 6 et 8 sur l'échelle de ma vie

 

cigare aventure vieilleMaintenant que tout est clair vous comprenez mon émotion.

Ce fut facile de ne pas avoir de doute sur l'identité de la personne tant sa beauté est particulière, pour ne pas dire unique difficilement avec un physique pareil. Quelle ironie du sort! Je suis allé la voir pour lui dire qu'elle était célèbre, ce qui m'a permis de découvrir ce que ses photos ne montraient pas: sa capacité à bouger ses dents avec la langue. Etonnifiant. Ses copines, avec qui elle a au moins un important point commun, m'ont proposé de la prendre en photo, ce qui ne se ferait pas gratuitement: elle a fait de son physique une source de revenu. Au final elle gagne aussi bien sa vie que les Jinateras (Cubaines qui se prostituent plus que moins), mais sans avoir besoin de coucher. L'extrême laideur aussi a ses avantages, et l'âge ne fait que les améliorer.

 

Et puis j'ai encore parlé à d'autres Cubains et à d'autres encore! C'est tellement plus facile d'échanger avec les locaux d'ici qu'avec les locaux d'Asie, ce qui me pousse à conclure que les asiatiques sont beaucoup plus inhibés que les latinos-américains (à moins que le fait que je parle espagnol entre en compte? Qui sait...).

De discussions en discussions je suis tombé sur Joël, guide touristique qui, à la fin de la notre, a fini par admettre qu'il n'y a pas d'autre problème à Cuba que ce même problème qu'ont tous les hommes à travers le monde: ils veulent toujours plus.

Perso je ne blâme pas les hommes d'être comme ça, je trouve juste que ce serait plus cool qu'ils le reconnaissent. Je suis pour que tout le monde fasse tout ce qu'il veut à condition qu'il ne le prenne pas trop au sérieux... Voilà qui est, je trouve, un assez bon résumé de ce que sont la philosophie de l'aventure et le pouvoir absolu.

 

danse havane aventureEt à propos d'aventures justement, il y avait, sur le prado, une sorte de concours de danse, organisé par le conservatoire, qui rassemblait artistes (de moins de douze ans) et parents. De petites cubaines en uniformes colorés dansaient en formation, suivant la chorégraphie étudiée depuis des mois. C'est alors qu'une blondinette de cinq-six ans à peine s'est précipitée sur la piste pour les imiter, à distance suffisante pour ne pas les perturber. C'était génial de voir une petite blonde se mêler si spontanément à des petites brunes, puis se débattre contre sa mère venue la chercher de force, se libérant par deux fois pour retourner danser. Je lui envoyais mes bénédictions: « Va-z y petite, ne te laisse pas sacrifier comme un pigeon! Libère-toi de celle qui veut te décapiter et danse, vole, danse! » La mère a fini par l'emporter, mais pas avant la fin de la chanson, et je suis allé féliciter la blondinette pour éviter qu'elle reste sur ce sentiment de culpabilité qu'essayait de lui refiler sa vieille. La grande castratrice m'a souri, totalement inconsciente des chaînes qu'elle était en train d'apposer sur sa fille (et du fait que je suis le célèbre Nabolo). Tss! Quelle nonne! En espérant que j'ai pu sauver une aventurière: je ne suis pas sûr que les hommes soient tous frères, mais j'ai une sorte de sentiment spontané que les enfants sont tous nos enfants. Pas vous? Ah bon.

 

Ps: Olala, ça fait réfléchir Cuba!

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 07:23

aventure cubaUn saut d'avion et me voici à Cuba, une destination en total désaccord avec les conseils donnés dans l'article sur le budget pour globe-trotter, mais il fallait que je la vois avant la fin du régime communiste qui risque de ne pas survivre au décès de son fondateur, si décès il y a (m'enfin décès il y aura un jour, a priori c'est presque sûr).

 

La première chose qui me choque en arrivant de l'aéroport, à part le prix du taxi, c'est l'absence totale de réclame sur les bords de la route ou dans les rues. Pas de pub! Nulle part, ça fait bizarre... A la place, il y a des messages nationaux (certains diront « de la propagande »), des messages très positifs qui vantent l'union de la nation ou l'encouragent à conserver l'espoir. D'autres rappellent que ça fait 51 ans que le régime est en place et qu'on va bientôt fêter le 52ème anniversaire, comme si chaque année qui passe était une nouvelle victoire sur « l'extérieur », le capitalisme qui gouverne toute la planète... Toute? Non, une petite île résiste encore et toujours au dictat du marché, une petite île que ses habitants comparent à... un crocodile. Et là tu te dis qu'effectivement le communisme a fait des ravages: Cuba n'a pas du tout la forme d'un crocodile! Alors quand on te la dessine en vert sur des logos, forcément, tu finis par y croire, mais non, une fois de plus je m'insurge avec courage contre l'oppression des puissants pour vous écrire haut et fort la vérité vraie: Cuba a la forme d'une île.

CENEANPENDANMOINS, j'ai appris, au cours de mon séjour au Mexique, que les Mayas associaient la terre à un crocodile flottant sur de l'eau flottant dans l'espace... Ce peut-il que cette tradition ait traversé le bras de mer qui sépare le Yucatan de Cuba où elle aurait été pérennisée? Les Mayas pensaient ainsi parce que, outre l'usage, répandu dans leur culture, des champignons hallucinogènes, leur terre d'origine était gondolée de collines vertes qui leur évoquaient le dos d'un crocodile géant. Rien à voir avec la forme de l'île de Cuba... Alors quid? Propagande? Mensonge? Churros? Kennedy? Fiesta? Si je vous dis que l'Angleterre s'appelle ainsi parce que, sur les cartes de l'Empire Romain, elle apparaissait dans l'angle nord-ouest vous:

1- Zy croyez

2- Zen foutez

3- Zenvolez

 

Mais repassons nos moutons.

A Cuba comme à Mexico, comme dans tous les pays créoles que j'ai vus, il y a de jolies couleurs vives partout, notamment sur la carrosserie des vieilles voitures que les Cubains conservent avec affection, peut-être parce qu'il n'y en a pas d'autres pour les remplacer. Il y a de la musique dans les rues, plus variée qu'à Mexico City (où chaque rue a son joueur de « boîte à musique » qui tourne sa manivelle en costume policier), mais moins que dans Bourbon Street, à la Nouvelle Orléans (le rapport à la musique de là-bas m'avait hachement impressionné + au cas où ça servirait à quelque chose de faire la comparaison: mon Maître Kung-fu désapprouverait). On danse surtout à Cuba, c'est ce qui a l'air d'y être le plus particulier: on dirait qu'il y a des écoles de danse cachées derrière les volets de chaque maison.

 

Je savais, bien sûr (culture G power -j'ajoute que j'ai eu mon bac du premier coup- - cétait il y a 12 ans mais quand même -), que Cuba est communiste, je connaissais les clichés sur les vieilles voitures, la musique et les cigares. Là où je suis surpris c'est que Cuba soit si espagnole, en comparaison du Mexique du moins.

Ce n'est que le deuxième pays d'Amérique latine dans lequel je me rends et je constate que, du Mexique à Cuba, il y a autant de différences que de la Thaïlande au Cambodge ou à la Birmanie; que, bien qu'il s'agisse de « nations nouvelles » (mon erreur est sûrement de les avoir catégorisées comme telles), le Mexique et Cuba sont bien distincts l'un de l'autre alors que j'avais tendance à me les représenter comme des déclinaisons de l'Espagne: c'était oublier que ces pays n'ont été conquis que par une poignée d'Espagnols et que leur essence repose en grande partie sur leur passé précolombien (j'ai trop peu d'expérience ici pour mesurer à quel point).

 

les mexicains vont à l'égliseAu Mexique, mon erreur fut flagrante: les Mexicains ne vivent pas au même rythme que les Espagnols et pour tout dire je ne crois pas que le Mexique serait très différent aujourd'hui si les Espagnols n'avaient pas détruit l'empire Aztèque. Ils ont détruit l'empire, mais les descendants de Ztèque sont toujours là: ils ont adapté leurs traditions au christianisme et l'ancienne culture demeure sous bien des formes, encore renforcée par ce sentiment national qui traite Hernan Cortès de criminel et honore le dernier empereur Aztèque comme un héros.

 

Mais comme je le disais, Cuba, en comparaison du Mexique, est très espagnole, tout en étant différente de l'Espagne (NB: je suis arrivé hier et je n'ai vu que La Havane ceci dit ^^'). Ce que je veux dire c'est qu'on peut facilement déduire, en passant d'un pays à l'autre, que les Espagnols se sont d'abord installés à Cuba pour partir ensuite à la conquête du continent voisin.

Malgré les couches juxtaposées dessus, Cuba conserve quelque chose de cette époque, et je tenais à le dire haut et fort, malgré le risque, parce qu'on n'en parle jamais.

 

*

 

C'est l'hiver en ce moment (pareil qu'en Europe, trop fou!) ce qui implique, au Mexique, qu'il fait chaud le jour et froid la nuit, et à Cuba que le temps soit couvert (en fait je n'ai aucune idée du rapport des saisons à la météo, je constate et je relate seulement). Mais ce qui fait très chier surtout, c'est qu'il fasse nuit tôt. Et là je dois reconnaître un gros plus aux étés européens: c'est la durée des jours. Ailleurs dans le monde il fait chaud mais il fait nuit (je crois que tout ça à quelque chose à voir avec les hémisphères gnagna mais on va pas rentrer dans les détails: certains prétendent même que la Terre est ronde – lol comme s'il y avait des crocodiles ronds!).

 

En tout cas j'apprécie que vous lisiez ce fan-blog dédié à la météo.

 

Non, là où je voulais en venir c'est qu'à 18h il fait nuit et qu'à La Havane il n'y a pas d'éclairage public, ou si peu, ce qui rend toujours une ville inquiétante lorsqu'on ne la connaît pas. C'est sur ces entre-faits qu'interviennent Francisco et le sosie de Thierry Henry, deux Cubains qui m'ont d'abord proposé de la drogue, puis des filles, puis un café.

 

D'abord soucieux de me débarrasser de leur compagnie (ce qui s'est avéré impossible) j'ai pris l'occasion de taper la discute et de les interroger sur leur pays.

Je n'étais pas totalement en confiance, dois-je dire, parce qu'ils m'ont posé toutes les questions typiques des mecs qui arnaquent le touriste:

1- D'où tu viens? (pour identifier la cible)

2- Est-ce que tu voyages seul? (pour évaluer sa vulnérabilité)

3- Quel est ton hôtel? (pour évaluer sa rentabilité et la localiser)

 

Bon, c'est vrai que ce sont aussi les questions de base qu'on pose à n'importe quel visiteur dans n'importe quel pays mais on me la fait pas! Je suis un aventurier en danger moi, merde!

 

Donc on a parlé de choses et d'autres et rapidement de politique et d'économie, parce que je comprenais pas bien le système monétaire Cubain... Et pour cause, à Cuba il y a deux monnaies : le péso national (appelé « péso ») et le péso convertible (appelé « CUC »).

 

Vous allez voir, c'est très simple, et si vous avez compris les règles du rugby vous devriez comprendre le système monétaire cubain les doigts dans le nez (c'est le même mec qui les a inventés, un soir de cuite):

 

thierry henry aventure cuba26 pésos = 1 CUC = 0,80 euro.

En gros: les pésos sont la monnaie des Cubains (on leur paye leur salaire avec cette monnaie là) et les CUC sont la monnaie des touristes (si tu changes tes euros tu reçois des CUC).

Pour l'instant c'est presque super simple à comprendre, SAUF QUE avec les pesos on ne peut pas tout acheter, alors qu'on peut tout acheter avec des CUC.

C'est à dire que toutes les choses essentielles ont un prix en pesos, alors que les choses non-essentielles n'ont que des prix en CUC.

Je m'explique: la glace à la fraise (un produit essentiel donc), coûte 1 peso. Personne ne précise s'il s'agit du peso convertible ou du peso national. Si tu es Cubain tu la payes avec un péso de ta monnaie nationale, si tu es touriste tu la payes avec un péso de ta monnaie de touriste... Mais en fait tu la payes 26 fois plus cher que le Cubain! Officiellement, le touriste n'a pas accès au péso, et le Cubain n'a pas accès au CUC; officieusement les touristes peuvent s'arranger pour éviter de payer 26 fois le prix cubain et se procurer des pesos nationaux.

Ca c'était pour les produits « essentiels », pour les autres produits et services (comme le restaurant par exemple) il n'y a que des prix en CUC. Ce qui fait que les Cubains doivent se procurer des CUC pour y accéder...

 

Francisco m'explique que son salaire équivaut à 250 pesos par mois, qu'il additionne au 250 pesos de sa compagne. 350 sont dépensés pour l'électricité, le gaz, l'eau etc. Il leur reste 150 pour la nourriture, ce qui ne suffit pas. D'où le fait qu'une couche de capitalisme se superpose au communisme brut, et que Francisco et Thierry Henry parcourent les rues à la nuit tombée pour vendre leur ganja.

 

L'autre chose dont ils se plaignent, c'est la liberté d'expression. Effectivement, alors qu'ils m'entraînent vers la Casa de la Musica, et que Thierry Henry, le plus avide des deux, ne cesse de me conseiller plutôt tel ou tel autre club dans des directions très variables (mais toujours incertaines), un flic jaillit de nulle part et demande ses papiers à Francisco... Thierry Henry a disparu à la vitesse de l'éclair: si le flic était superman, je jurerais qu'il est Clark Kent.

Le flic n'est pas de bonne humeur, il a une main sur sa matraque, l'autre au talkie-walkie et pose des questions à Francisco qui n'a pas l'air de se sentir bien du tout... Apparemment c'est pas pour rigoler. Puis le flic s'adresse à moi pour me demander depuis quand je connais Francisco.

Francisco m'avait déjà averti que, dans un cas pareil, il faudrait répondre que je venais à Cuba pour le voir, sans quoi il risquait des problèmes (les Cubains n'ont apparemment pas le droit de parler aux étrangers qui ne viennent pas expressément les voir).

J'ai répondu que je connaissais Francisco depuis que je le connaissais (ça faisait une heure environ) ce qui n'est pas très sympa pour Francisco mais pas très con non plus vu qu'il m'avait d'abord abordé pour m'engougnafer avec sa belle-fille de dix-neuf ans et que je le soupçonnais de vouloir me tabasser avec une barre de fer au prochain coin de rue... Des fois qu'il ait un casier de serial killer autant ne pas le déclarer mon meilleur ami tout de suite.

la havane aventureSur cette base là rien ne m'empêchait de le soutenir loyalement en informant l'agent de police que (pour l'instant) il ne me faisait aucun mal et que j'appréciais sa compagnie. Le flic n'était pas un adepte de cette pratique faciale qu'on appelle le sourire mais il a fini par rendre sa carte à Francisco après que son interlocuteur talkiewalkien ait vérifié son identité.

Francisco a apprécié que je lui témoigne mon soutien (même si j'avais oublié sa consigne de départ) et je l'ai senti vachement moins enclin à me truander, au contraire de Thierry Henry, reparu avec la disparition du flic.

 

Francisco était furieux qu'on l'ait « contrôlé », il vitupérait (oui Mesdames et Messieurs!) hardiment contre la limitation du droit d'expression, le fait qu'il n'y ait que trois chaines de télé à Cuba et qu'elles soient contrôlées par le gouvernement, etc.

J'ai pris le contrepied pour lui dire que la liberté d'expression absolue ne change pas grand chose au problème parce que l'Etat se démerde toujours pour censurer l'individu. Dans les « démocraties occidentales » il ne le fait plus par la censure à proprement parler, mais il le fait par « flood », en noyant l'information importante dans une mer d'infos inutiles qui éloigne le peuple de la vie publique et permet à l'Etat d'avoir les mains libres (cf: l'article sur la peur et art sur les Etats).

 

Au final les Etats sont tous les mêmes, leur objectif est d'augmenter leur pouvoir en général et leur emprise sur ceux qu'ils gouvernent quels qu'en soient les moyens... (ex: Julian Assange, l'auteur de wikileaks, vient d'être accusé de viol... Et on ne va pas soutenir un dangereux criminel, pas vrai?)

 

Ifidel castro aventurel y a tout de même un avantage au système communiste, c'est que la privation de liberté est flagrante. Cela permet de l'identifier et de la critiquer, ce qui implique le peuple dans la « vie de la cité »... Disons que c'est le contraste entre le fait d'être gavé et affamé: être gavé c'est plus agréable mais c'est aussi mauvais pour la santé, et ça provoque moins facilement la critique (en gros: le pal est lubrifié).

 

D'ailleurs que ferait Francisco s'il avait la liberté de parole? Ce qu'en font les Américains?

Au pays de la liberté (les Etats-Unis méritent ce titre à plus d'un égard) c'est la peur et la télévision qui règnent et qui décident d'une guerre ou de l'autre. Et même lorsque les mensonges sont découverts, il ne se passe rien. Pas de punition pour les coupables!

J'aime bien les Américains, vraiment, parce que c'est un peuple (je parle du peuple pas du gouvernement) sincèrement dévoué à l'idée de « faire le bien ». Ca le rend particulièrement manipulable, certes, mais si c'est « l'intention qui compte », les Américains sont des anges.

Je ne peux donc pas leur reprocher leur mollesse, mais plutôt leur manque total de lucidité... Alors que les Français, qui sont si critiques, ne font rien quand on les baise, bien qu'ils aient l'avantage de savoir qu'on les baise... Non? Vous savez que nos hommes politiques mentent pas vrai? Voire qu'ils sont corrompus? Eh bien ça ne serait pas toléré aux Etats-Unis (où c'est la même chose sauf que les Américains ont le mérite de ne pas être au courant). Pourquoi on tolère ça, nous? Je ne trouve pas que ça aille dans le sens de l'amélioration de notre classe politique.

 

che guevara aventureAlors à quoi sert la liberté d'expression si la plupart des gens sont des esclaves volontaires? A faire croire aux gens qu'ils sont libres: va-z-y, écris ton truc sur ton blog si tu veux, de toute manière tout le monde s'en fout, y a un blog par personne et chacun lit le sien... (j'avoue moi-même être un lecteur assidu de l'EXCELLENT Nabolo-blog)

 

Bref, vous l'aurez compris, j'aurais mis une baffe à Fancisco s'il continuait à se plaindre. Heureusement il a fini par reconnaître des points positifs à son pays, comme le logement, les études et les soins gratuits, la solidarité nationale, la liberté sexuelle et la libérté de culte, etc.

 

En fait le problème est toujours le même: les gens veulent plus et tout le monde se plaint quel que soit le pays... Parce que l'herbe est toujours plus verte, dans le pré d'à côté. Ce n'est pas moi qui vous dirai le contraire, ni « mieux vaut se contenter de blablabla »: allez-y donc dans le pré d'à côté! C'est ça l'aventure, c'est ça la vie: on cherche tous à s'occuper!

 

Lorsque j'étais en Inde, des (collègues) comédiens me parlaient d'un projet de pièce qu'ils allaient monter pour manifester leur désir d'une sécurité sociale, d'une indemnité chômage, de retraites, etc. Je leur ai répondu que je trouvais ça super qu'ils se battent pour leurs rêves, tout en leur souhaitant de ne jamais réussir, pour éviter qu'ils accouchent d'une société de vieux et d'assistés (comme j'en connais d'autres -je suis assisté moi-même- - et je serai bientôt vieux -), qui sera de toute façon insatisfaite de ce qu'elle a mais n'aura plus la vigueur nécessaire pour y changer quoi que ce soit.

 

Or il faut se battre pour ce qu'on veut si l'on ne se satisfait de ce qu'on a! (j'ai viré le « pas » de la phrase pour que ça fasse plus « citation philosophique à retenir », non ne me remerciez pas).

 

Camillo CienfuegosBref, avant que nous nous séparions, Thierry Henry, qui n'y tenait plus, a fini par me réclamer des pesos pour aider sa famille, blabla (désolé d'être aussi cynique mais je suis plus que blasé). J'ai failli lui dire qu'avec le fric qu'il s'est fait au Barça, il manquait pas de culot! A ça non, ils manquent pas de culot à Cuba! (ça fait 52 lignes que j'essaye de placer cet excellent jeu de mot). J'ai craché ma thune, parce que je suis con (mai je ne le referai plus), et je suis rentré me coucher en attendant de peut-être retomber sur eux le lendemain.

 

Et le lendemain je me suis rendu compte qu'en fait, les Cubains sont tous très faciles de contact, et qu'ils ont tous des problèmes, et que je peux tous les aider si je leur donne un peso. C'est un peu comme au Sénégal, une sorte de mendicité à la tchatche (sauf qu'au Sénégal les mecs te demandent de l'argent en t'annonçant des bonnes nouvelles plutôt que des mauvaises: « ma fille vient de naître, c'est la tradition que tu me files 100 balles »), faite avec une certaine dignité, du genre: rapport d'homme à homme, plutôt que la manière dont elle est pratiquée en Asie, en exhibant sa misère au maximum (je ne dis pas que cette autre manière manque de dignité, le contexte est différent... mais revenons à mes morpions svp).

 

De toute façon, malheureusement pour tous les plus pauvres et les moins riches que moi du monde, je n'ai plus d'argent: je viens de miser ce qui me restait sur un jeune auteur prometteur et talentueux dont j'ai acheté l'œuvre à de nombreux exemplaires (du coup j'ai eu un discount) pour pouvoir la revendre et faire des bénefs. N'hésitez pas à faire pareil: en cliquant ici

 

PS: C'est dur comme fin, pas vrai? Dur, cru, mais tellement proche de la réalité... Et sans mensonge, vous comprendrez mieux comment j'en suis arrivé à ce stade en lisant Indiana Tom. J'appelle ça digérer le mauvais pour pouvoir re-positiver, plutôt que s'imaginer que tout est bien et tomber de haut en découvrant que pas toujours.

 

Always look on the bright side of life!*

*Toujours regarde sur le brillant côté de vie!

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 00:56

peurLA PEUR

Ceux qui ont lu « Astérix et les Normands » savent que sans peur, pas de courage. Le courage étant l'une des qualités principales du Philosophe de l'Aventure (cf: Dissection du philosophe de l'Aventure), il était temps que j'écrive un article sur le phénomène auquel il est associé.

 

Qu'est-ce que la peur?

La peur est un phénomène physique qui conduit à l'inhibition de la pensée. Une sorte de prise de pouvoir du corps sur l'esprit (Cf: La philosophie de l'aventure: comprendre le langage du corps, des animaux et des plantes), en temps de danger, lorsque la raison ne propose pas d'emblée de solutions à la menace présente ou à venir.

 

Une solution à la peur est donc l'expérience, en ce qu'elle permet à la raison de préparer une parade à la menace concernée (je rappelle qu'en ce qui concerne la Philosophie de l'Aventure, « expérience », « action » et « aventure » sont des termes associés). Cela ne prévient toutefois pas toujours la peur qui serait causée par une phobie (peur maladive) ou par la surprise.

 

Le courage d'un individu s'exprime au moment où il affronte sa peur.

 

La peur et la vie

Ce qui est étonnant, si l'on considère la peur comme un « système de défense » du corps face à un danger auquel l'esprit semble incapable de remédier seul, c'est que c'est un système particulièrement inefficace. Comme si le corps et l'esprit avaient chacun leur domaine réservé dans le processus qui amène aux choix que peut faire une personne, au point que tout empiètement de l'un sur le domaine de l'autre conduise cette personne à l'échec.

 

La peur peut être efficace à très très court terme (lorsqu'elle entraîne le « bon réflexe ») mais dès qu'on dépasse dans le temps la durée du « réflexe », la réaction défensive qu'aura engendré la peur, si elle n'est pas accompagnée d'un raisonnement, sera dans la plupart des cas inefficaces.

 

On peut classer les réactions qu'entraînent la peur, quelles que soient leurs formes, en deux grandes catégories que j'appelle la fuite (ce qui englobe toutes les réactions qui s'y rapportent, comme la passivité, la paralysie, etc.) et la contre-attaque (ce qui englobe toutes les réactions qui s'y rapportent comme l'agressivité, la méfiance, etc.).

 

La fuite, par exemple, si elle n'est pas accompagnée d'un raisonnement, est une parade inefficace voire dangereuse: si on ne fuit pas vers un point de sûreté mais droit devant soi jusqu'au prochain ravin.

 

Idem avec la contre-attaque, qui sera bien moins efficace que si l'individu avait le contrôle de soi pour évaluer, avant de frapper, où et comment causer les dommages les plus efficaces, ainsi que les conséquences de ces dommages (se retourneront-ils contre lui? Est-il sage de contre-attaquer? Et si oui comment?), ce qui inclut donc les fois où la peur permet d'éliminer le danger immédiat, mais engendre une situation pire que la menace initiale (si tu tires au pistolet sur ton fils qui rentre bourré à quatre heures du matin parce que tu l'as pris pour un voleur - riez pas, ça arrive « trop souvent » aux Etats-Unis)...

Car n'oubliez jamais que la peur est mère de l'agressivité et de la haine (dixit Ioda, Obiwan et compagnie), ainsi que d'un tas d'autres négativités, comme l'égoïsme, la jalousie, etc.

 

Pour vous montrer à quel point la peur conduit à prendre des décisions connes, on peut aller chercher des exemples dans la nature: celui de l'autruche qui met sa tête sous terre, croyant ainsi échapper au danger; ou de ces dizaines (centaines?) de buffles qui fuient devant un lion (qui bouffera les petits et les vieillards à la traîne) plutôt que de lui marcher dessus (paix à ton âme Mufasa) alors qu'en y réfléchissant bien un unique buffle peut tenir tête à un lion, ou lui donner suffisamment de fil à retordre pour qu'il aille plutôt chasser des zèbres la prochaine fois.

 

Je ne dis pas qu'il est systématiquement mauvais de fuir devant un danger, je dis que ce choix ne devrait pas être motivé par la peur, mais par la sagesse, au sens de « jugement ».

 

Là où je veux en venir c'est que céder à la peur c'est « le choix con », que la peur ne va pas dans le sens de la vie. A deux titres qui plus est:

1- Parce que, comme nous venons de le voir, elle est une réponse inefficace au danger

2- Parce qu'ensuite elle est un effacement de la personnalité, une anti-action (anti-aventure), quelque chose qui va dans le sens de la négation de soi

 

Affronter sa peur, c'est un acte qui va dans le sens de la vie à plus d'un titre:

1- C'est plus efficace (plus de chances de survies)

2- C'est positif (good vibes/ki positif: ça peut aussi renvoyer la peur à ce qui la cause)

3- C'est plus aventureux (donc mieux conforme avec la raison pour laquelle le philosophe de l'Aventure a décidé de vivre, cf: La philosophie de l'aventure)

 

Conclusion sur la peur:

La peur c'est pas bon. Le courage c'est bon.

(notez que je n'emploie pas les termes de « bien » et « mal » mais que je reste sur ma découverte du « positif » et du « négatif » comme qualificatifs objectifs pouvant s'appliquer à une action, du point de vue de la philosophie de l'aventure, relire deux articles à ce sujet: Actes égoïstes et altruistes comparés dans l'absolu et Kung-fu burger).

 

Le philosophe de l'Aventure choisit toujours la solution courageuse: donc de l'affrontement plutôt que de la fuite (si la fuite est motivée par la peur et non par la sagesse) et la fuite plutôt que l'affrontement (si l'affrontement est motivé par la peur et non par la sagesse). Eh oui, il faut parfois du courage pour fermer sa gueule (autrement dit: pour lutter contre ce qui est instinctif).


 


 

 srams peur dofusL'UTILISATION DE LA PEUR PAR LES ETATS

Dans nos sociétés occidentales, la plupart des citoyens bravent quotidiennement des dangers mortels (comme ceux qui se rapportent aux voitures) sans le moindre soupçon de frayeur. Mais de temps en temps on leur annonce un nouveau danger improbable qui déclenche la panique.

J'imagine que si la télé annonçait que les poignées de frigogidaires contiennent une substance démoniaque et qu'il faut se faire vacciner et acheter un nouveau frigogidaire, la plupart des gens se dépêcheraient de suivre ces précieux conseils. Ca relancerait le marché du frigogidaire, renflouerait les caisses de l'Etat et bénéficierait aux labos vaccinateurs... Mais aux particuliers? Bah, ça les rassurerait, même s'ils ont déjà passé vingt ans avec le même type de frigo et qu'il ne s'est rien passé.

 

Trompette! J'ai commencé par un exemple concret! Je reprends à partir de la théorie.

 

Une arme classique

Avant de lire la suite, merci de prendre connaissance de l'article « Société & Etat: une vision appuyée par le film « Matrix » » ainsi que ses commentaires, et la fin de l'article sur « Globre-trotter à petit budget (et autres conseils) »

Parfait! Vous voilà dans de bonnes conditions pour discuter de la suite.

La peur est l'un (le?) des instruments les plus efficaces pour diriger les masses. C'est aussi l'un des plus anciens. Mais est-il essentiel à la vie en société? Je ne le crois pas. Pourtant les lois ne sont souvent respectées que par la crainte de la punition que leur viol pourrait engendrer (alors qu'elles pourraient être respectées par pure volonté de ne pas nuire à la société -elles le sont aussi pour cette raison, heureusement-).

La peur, de tout temps, c'est l'arme favorite de l'Etat (ou des religions: des personnes morales à vocation dominantes... mais restons concentrés sur le sujet), qui l'exagère ou la diminue en fonction de ce qui lui paraît le plus propice à sa survie, à l'expansion de sa force (on a vu des Etats baisser les bras face à des menaces étrangères, calmant les esprits de la population pour obtenir de l'ennemi une conte-partie avantageuse, quand d'autres continuaient de se battre envers et contre toutes les statistiques, tout en entraînant leur population derrière eux). C'est le moyen le plus efficace pour mouvoir les foules, elles y sont nettement plus sensibles qu'à l'amour: les gens descendent rarement dans la rue pour manifester leur attachement à quelque chose, en comparaison du nombre de fois où ils manifestent leurs craintes (à ce sujet, étudier les méthodes de la propagande nazie vous donne une bonne idée de tous les trucs et astuces que les Etats sont capables d'inventer pour influencer les masses, Hitler disait notamment: « Il est plus facile de convaincre les foules avec un gros mensonge qu'avec un petit », une théorie qui, je trouve, se vérifie totalement. Cette vieille pute d'Hitler avait de la bouteille! -oups, navré si j'offusque les néo-nazis qui me lisent, et ils sont nombreux-).

 

Si je devais trouver des exemples historiques éloquents sur l'utilisation de la peur pour contrôler les foules, afin d'illustrer ce passage je dirais:

1- La chasse au sorcière (la religion qui renforce la peur des sorcières et du démon pour éliminer les derniers représentants du culte opposant)

2- Les fausses accusations de l'Etat pour se débarrasser d'individus génants (Socrate blasphémateur, Marie-Antoinette incestueuse, Dreyfus traître, etc. ...Julian Assange violeur?)

3- La guerre en Irak (l'alliance Américano-britannique qui fait croire que des armes de destructions-massives sont planquées en Irak pour aller s'y faire du pognon)

 

Utilisation de nos jours:

Quand on regarde l'histoire, on constate que la peur a toujours été l'instrument de contrôle des masses par l'Etat, comment ne pas imaginer qu'il s'en serve encore aujourd'hui? Pourquoi aurait-il abandonné cet outil si pratique? Parce que les Etats démocratiques sont gentils? Non, aucun Etat n'est gentil (mettre le lien), les Etats veillent juste à leurs intérêts. C'est tout. Alors demandez-vous, d'où que vous lisiez l'EXCELLENT Nabolo-blog, de quoi vous avez peur, spécialement du fait des médias (à notre époque = le bras droit de l'Etat) pour repérer la manière dont l'Etat vous manipule à son avantage (cela n'implique pas que vous en souffriez d'ailleurs; mais ça fait tout de même de vous/nous, les objets d'une manipulation).

 

En France, les grandes peurs développées par les médias, sont notamment:

  • La peur du terrorisme

  • La peur du chômage

  • La peur des cités/violences urbaines/immigration

  • La peur des épidémies

  • La peur du racisme

  • Autres peurs

     

En jouant sur ces peurs là, au travers des médias, l'Etat est capable d'influencer l'esprit d'un paysan qui vit perdu dans le Vercors: ce paysan aura peur d'aller en ville ou qu'un avion lui tombe sur la tête, et il ira se faire vacciner quand on le lui demande (statistiquement il a plus de chance de mourir en allant en voiture jusqu'au centre de vaccination).

 

Je ne vais pas reprendre ce que j'ai déjà dit à la fin de l'article sur le budget pour globe-trotter, sur les intérêts croisés des Etats et des grandes entreprises et comment ils sont efficacement servis par la peur, allez donc jeter un coup d'œil si t'es un homme (ça paraît même essentiel à ce point de l'article).

 

Par ailleurs je ne contredis pas la réalité des problèmes évoqués, je dis qu'on (les médias, les grandes entreprises et l'Etat = intérêts croisés) les instrumentalisent pour en faire des sources de peur. L'info pourrait être traitée différemment, on pourrait en faire des sources de colère par exemple, des motifs de solidarité, etc.

 

Le terrorisme en particulier

Je m'attarde un peu sur la question du terrorisme parce que c'est le truc le plus gros du moment, tellement gros qu'on a du mal à le remettre en cause (ça m'a pris dix ans). Pourtant ça me choque à chaque fois que je prends l'avion, qu'avec des centaines de gens je passe au travers de X fouilles ou jette ma boisson à la poubelle sous prétexte que c'est du « liquide non-identifié », alors qu'aucune de ces mesures n'est vraiment susceptible d'empêcher un désastre. Elles entretiennent la peur en revanche, et jouent parfaitement le jeu des terroristes (si on n'avait pas peur de leurs attaques elles ne serviraient à rien) dont on n'a pas subi les méfaits depuis des années... ainsi que le jeu des Etats .

Car si on prend le temps de réfléchir à tous les bénéfices que les Etats tirent du terrorisme (pouvoirs augmentés; mesures extraordinaires; prétextes d'expansions; enrichissement; excuses pour leurs mauvaises gestions du pays; etc.) comment ne pas imaginer qu'ils en jouent pour contrôler leurs populations, surtout quand des exemples criants nous parviennent d'autres pays (tout le monde est d'accord aujourd'hui, en France, pour dire que les armes de destructions massives c'était du bidon et on ne peut dénier au terrorisme son impact sur l'opinion publique américaine au moment de l'invasion de l'Irak)?

De là, combien y-a-t-il de pas à faire pour envisager, ne serait-ce qu'envisager que les attentats du 11 septembre aient été « tolérés » par les Etats-Unis eux-mêmes? Sur quoi parieriez vous votre main droite en sachant que Roosevelt a fait le même coup avec Pearl Harbor? (je ne l'affirme pas, c'est une théorie célèbre... et qui sait?)

Sans pour autant l'affirmer, il me semble totalement déraisonnable (au sens propre) de ne pas envisager cette possibilité.

 

Le plus fou c'est que même lorsque la manipulation est avérée (armes des destructions massives) il n'y a pas de conséquences pour ceux qui l'ont perpétrée. C'est un jeu sans risque qui bâtit des fortunes... Pourquoi se priveraient-ils? Peut-on sérieusement le leur reprocher quand les peuples qu'ils gouvernent sont d'accord pour se laisser faire? J'entends par là que les peuples ne sanctionnent pas ceux qui leur ont mentis. Mais pourquoi ne les sanctionnent-ils pas? Ce n'est pas que l'envie leur manque, c'est parce qu'ils ont peur.

 

Comment se rebeller aujourd'hui?

Et puis pourquoi surtout? L'Etat, bien qu'il mente à sa population ou en sacrifie une partie, travaille toujours à l'avantage de cette dernière, dans la mesure où cet avantage est couplé avec sa propre réussite. C'est souvent le cas dans les démocraties.

Pour se rebeller (s'imposer à l'Etat) il faudrait que le peuple ne craigne pas de sacrifier son confort personnel et sa vie, mais quel serait l'intérêt? Dans un monde qui n'envisage les menaces qu'à court terme, la menace écologique, solide sur le long terme, est un problème qui va demander, de la part des Etats, des qualités dont ils n'ont pas encore montré la preuve. Il faudrait que la conscience collective les presse plus que ça... Mais comme elle ne croit qu'aux menaces validées par la classe politique, sa réaction se fait attendre... Car bon, la menace écologique, hein? Haha! Ca vous fait bien rigoler? Patience, vous aurez peur quand on vous le dira.

Pour l'instant ça paraît loin, et c'est ça qui cloche... C'est une bombe à retardement. Croyez-le autant que vous croyez aux prédictions de la météo.

 

Conclusion:

Dès que vous ressentez la peur, demandez-vous ce qui la cause et pourquoi? L'information est-elle fiable? Cette peur est-elle justifiée? Et si oui-oui, comment parer le mieux au danger? Mais ne cédez pas à la peur. Et répondez à ces questions vous-même avant qu'on vous souffle les réponses: les conseils extérieurs sont de bons compléments à ce que vous pensez, ils ne doivent pas le remplacer. Faites vous confiance, quoi!

 

A partir de là vous me direz si vous avez peur d'une future crise écologique ou pas. Moi oui :p

Mais je travaille dur pour me contenter de la redouter.

 

Epilogue:Aujourd'hui je me baladais dans les rues de La Havane et je suis tombé sur un mur bardé d'illustrations du « Petit Prince » et de citations d'autres auteurs. Il y en a deux qui ont retenu mon attention. La première:

 

« El miedo es solo un nombre, un poquito de nada en el pecho. Nadie nunca lo ha visto, pero todos hablan de su imperio. Uno dicen que no existe, otros que es cierto. Vence al tuyo y ayuda a los mas debiles a vencerlo. »

 

1946-99 Excilia Saldana

 

...ce qui, vous l'aurez tous compris, signifie:

« La peur est juste un nom, un peu de rien dans la poitrine. Personne ne l'a jamais vue, mais tous parlent de son emprise. L'un dit qu'elle n'existe pas, l'autre qu'elle est certaine. Vainc la tienne et aide les plus faibles à vaincre la leur. »

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 17:34

rue mexico cityOn m'avait prévenu: Mexico city, c'est le far-west, tu vas te faire braquer, racketter, dépouiller... Ca n'a pas loupé! Dès mon arrivé à l'aéroport, ces salauds m'ont soutiré trois pesos (20 centimes d'euros) pour m'autoriser à prendre le métro. A part ça, rien. Pas le moindre pépin. Moi qui cherchais un peu d'aventure...

Au contraire, c'tait tout calme. On y est en été comparé au Japon, et en fournaise comparé à la Chine: j'ai remis dare-dare mon joli short bleu ciel, couleur de vacances et d'espoir, couleur de c'était le dernier modèle qu'ils avaient en magasin pour aller me promener dans les rues piétonnes de la ville: la dangereuse Mexico City. Il y régnait un air incroyablement familier, et je ne savais dire, les amis, je ne savais dire si c'était celui de la Thaïlande, de l'Inde, de Barcelone ou de la Louisiane... Mais il est vrai que sous certains aspects on aurait pu se croire en Espagne, avec ces bâtiments romains et ces statues grecques qui ponctuent les rues et les jardins; ou en Inde, avec ces couleurs colorées (muuuses!) sur les murs des maisons, quand elle se répandent sur les gens... A tous les coins de rues, des Mexicains se kidnappaient la langue ou se rackettaient la bouche à mains désarmées: les seuls délits dont j'ai été témoin; et ça m'a choqué (culturellement) arrivant de pays (d'Asie) où il faut tout cacher, que les couples s'exposent aussi librement.

 

magasin de manequinsL'autre truc qu'on trouve aux coins des rues ce sont des grappes de policiers, tous équipés de gilets pare-balles, malgré la chaleur, et armés jusqu'aux dents. Tu m'étonnes qu'y ait pas d'ennuis: j'en ai même vu passer à cheval avec des sombreros... encore plus impressionnants! Mais pas trop quand même, car la plupart d'entre eux tapent la discute, font du shopping ou boivent des jus de fruits.

Les flics les plus efficaces, dans ce pays très chrétien, c'est Sainte Marie et la bande à Jésus: les autorités ont découvert qu'en plaçant leur effigie dans la rue elles y réduisaient considérablement la saleté et la violence, les malfrats hésitant à malfrater ou à jeter des papiers par terre sous les yeux de Dieu (mais quand Dieu regarde pas c'est bon).

 

Je dois admettre que le Mexique, à travers son histoire, à l'air d'entretenir un singulier rapport (oui Mesdames et Messieurs: singulier!) avec la violence, la plupart de ses épisodes historiques étant représentés dans les musées ou les arts locaux par de vastes boucheries, qu'il s'agisse des mœurs Aztèques, de la chute de leur empire, de la guerre d'indépendance ou des révolutions mexicaines, ça fusille et ça se tue: de quoi choquer la sensibilité du bon Français, issu d'un peuple ô combien pacifique, s'il en est.

 

Le Mexicains aussi sont pacifiques, en tout cas sur la côte ouest où j'ai décidé de me rendre après quatre jours passés dans la capitale à boire des jus de fruits frais; marcher au soleil de la rue pour observer des gens Mexicains; sortir faire la fête sans trouver d'autre fête (Mexico n'est pas Barcelone!) que des attroupements de mariachis désœuvrés (ces musiciens de rue en tenue folklorique que l'on paye pour qu'ils chantent des chansons ou jouent de la musique sur laquelle on chantera: une sorte de karaoké live) et surfer sur internet pour promouvoir mon EXCELLENT roman aujourd'hui paru et que vous allez me faire le plaisir d'offrir tout de suite à votre famille pour Noël (même si c'est déjà fait et que c'est plus Noël): INDIANA TOM – Le rapport de stage perdu -.

 

aventure théotihuacanA merde, j'oubliais: je suis aussi allé voir Théotihuacan. Car le Mexique, je précise pour les plus ignorants d'entre vous (et ils sont nombreux) n'a pas toujours était peuplé par des Mexicains: il fut aussi peuplé par des Mexico, l'autre nom des Aztèques. Tout le monde sait qu'ils fondèrent une ville à l'endroit où un aigle bouffait un snack, perché sur un cactus, blabla, allez lire Wikipédia! Ce que vous apprendrez en exclusivité sur l'EXCELLENT Nabolo-blog c'est que les Aztèques n'étaient pas seuls, et que le Mexique grouillait de civilisations précolombiennes, organisées sous-forme de Cités-Etats (genre à la grecque), qui se sont chevauchées les unes les autres avant même que le cheval ne soit introduit par les Espagnols en 1517 (on a même retenu la date, c'est vous dire: les Espagnols n'introduisaient pas le cheval tous les jours!). Il n'y avait donc pas une unique civilisation sur place, mais un paquet de petites, certes dominées par celle des Aztèques, avec qui elles partageaient de nombreux points communs... EN TOUS CAS, Théotihuacan n'est pas une ville Aztèque: c'est une ville Théotihuacaise, contrairement à ce que croient la majorité des abrutis que vous êtes en voyant les photos de ce site, non pas web mais archéologique.

 

Je suis donc parti sur la côte grâce à des gens aux noms bizarre (j'aime bien les gens aux noms bizarre: ils en ont pris plein la gueule au collège et ça les a rendu moins cons). Le premier s'appelle Yiorgos; c'est un anglo-grec fan de treks en montagne; la deuxième Farhane, une irano-allemande fan de surf en océan. On s'est connu dans une auberge de Mexico et chacun allant dans une direction différente il me fallut trancher le nœud gordien... Mais les deux m'étaient également sympathiques, alors qui suivre? La Nazi-terroriste ou le Rozbif-pédé? (cet article commence sérieusement à avoir la classe)

J'ai opté pour l'option surf finalement, plus prometteuse en découvertes pour moi qui n'en ai jamais fait...

 

tout théotihuacan

 

Surfing MPC

 

...ou presque, parce que j'ai déjà eu la chance de boire la tasse à Hossgore et à la Réunion (ça vous forme un surfer mine de rien!) et je savais déjà que le surf n'est pas un sport de fillettes contrairement à ce que j'ai longtemps cru, et que pagayer à la main pour faire avancer sa planche n'est pas sans faire chier.

Arrivé au paradis (ce qui signifie, dans le petit monde des backpackers: « une plage avec des cocotiers ») j'ai pris ma planche sous le bras et j'ai couru vers le grand bleu... Plus exactement j'ai pris ma planche sous les deux bras (on m'a refilé une planche pour débutant qui fait deux fois ma taille) et j'ai trébuché jusque dans l'eau. Puis j'ai pagayé, pagayé, pagayé... Jusqu'à rejoindre mes frères de lames, ces autres surfers qui attendaient en groupe à une distance raisonnable de la plage, assis sur leurs planches, que l'océan se déchaîne.

 

rickshaw mexiqueJe dois reconnaître (même si ça irrite ma modestie naturelle) que j'ai pas mal surfé pour une première fois. Mais je n'ai aucun mérite, le surf et le métier de figurant (dans lequel j'excelle) ayant pour principe commun d'attendre qu'il se passe quelque chose.

Et j'ai surfé comme ça, pendant des heures, parfois assis à califourchon sur ma planche, parfois couché dessus (les deux figures que je maîtrise le mieux) en attendant une vague.

Le soleil a commencé à décliner dans le ciel. Bientôt il ferait nuit, mais il faisait toujours bon. L'eau était chaude quoique de moins en moins claire, à l'instar du ciel où gambadaient des mouettes bizarroïdes, avec une sorte de poche sous le bec et d'autres, toutes noires, beaucoup plus grande que les mouettes normales de Carrie-le-rouet. Autour de ma planche et moi, de petits poissons se sont mis à sauter hors de l'eau pour que les mouettes à poche les attrapent. Ils faisaient un clapotis de dingue et je grondais: 

- Mais butain les mecs, chut un peu, là! Vous voyez pas que vous allez faire fuir les vagues?! 

Rien à foutre, ils s'en battaient l'écaille et je passais un petit moment à les observer.

 

mexique cactusCes poissons volants n'avaient pas d'ailes (c'était donc des poissons sautant, les poissons volants ne volants pas mais sautant avec des ailes) et je les soupçonnais de chercher à attraper les insectes que le soir avait poussé au ras des flots, là où les mouettes pas normales iraient les pêcher... Tout allait bien (toujours pas de vague) jusqu'à ce que le soleil précipite sa course vers l'horizon... Et là, paf! C'est l'accident! L'imprudent se coupe sur une lame qui vient d'acérer la surface de l'eau... Il fout du sang partout! Du rouge vif dans le ciel et dans la mer dont la robe prend la couleur du deuil (noire, je précise). La vague assassine ne se contente pas de ce premier crime, elle grossit encore pour venir me menacer, moi: tuer le soleil ne lui suffit pas, elle veut aussi lui prendre son enfant dont le destin est sans pareil, que l'aventure appelle, même qu'il ne doit pas attendre et courir vers elle (cf: le générique des « Mystérieuses Cités d'Or », il fallait bien que je place une référence quelque part), elle est donc une serial-killeuse! VITE! Je bondis sur ma planche (j'étais là où j'avais pied) et j'attends. La vague explose en une myriade de chevaux blancs qui balancent leurs crinières d'écumes comme autant de panaches pour mener Océan, titan libéré, à l'assaut du continent et de la terre, sur ce char marin que les bêtes tirent avec la hargne de la revanche que mais putain muses! Muuuuuuses! Merde maintenant!! Ne me laisserez-vous donc jamais en paix?! Et donc je suis sur ma planche quand les coursiers de la mer m'invitent de force à les chevaucher. Ils propulsent ma planche avec une force qui la fait glisser sur l'eau comme sur le pavé mouillé (si, ça glisse bien le pavé mouillé) ce qui lui donne suffisamment de stabilité pour me permettre de me dresser dessus, comme un drapeau de conquête, comme un mât qui triomphe de la mer, comme la verge de Léopold Sédar Senghor je surfe mes amis je suuuuuuurf-ais! PLOUF!! (ou SPLASH! pour mes lecteurs anglophones).

aventurier face océanEt voilà! C'est fait! Je peux ajouter une nouvelle ligne à la longue liste de mes aventures et de mes différents métiers: « surfer professionnel ». Surtout, je vais enfin pouvoir répondre « oui » à cette question qu'on me pose systématiquement: « Tu fais du surf toi, non? » sous prétexte que j'ai des longs poils jaunes qui me poussent sur la tête.

 

Ca le fait d'être surfer! En plus, quand tu ramènes ta planche dans ta case, personne sait si tu surfes bien: si t'es blond et mouillé avec un planche à la main t'es super crédible... et j'avais la plus grosse planche de la plage, quasi deux fois la taille des autres, trop la classe!

 

Epilogue: La nuit était couverte d'étoiles. Dans ce petit bout du monde qu'est Puerto Escondido, il y a peu de lumières jaillissant de la terre. Celles du ciel n'y parviennent que mieux. Cette escapade m'a fait du bien mais je commence à être fatigué de voyager plus ou moins seul. Il est peut-être temps de rentrer, pour vivre quelques aventures sédentaires... Peut-être avant de repartir? Je ferai le bilan plus tard. Hasta luego, je décolle pour Cuba, dernière étape avant mon retour dans l'arène de DOFUS ARENA et de la vie européenne (et je ne sais pas comment est l'internet là-bas).

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 20:56

test aventurierVous ne l'avez pas réclamé, vous ne l'avez pas attendu, voici, pour vous, en exclusivité inter-galactique, chers lecteurs de l'EXCELLENT Nabolo-blog, le...

 

TEST DU PHILOSOPHE DE L'AVENTURE


Tu as toujours voulu savoir si tu étais taillé pour le sport de haut niveau, la course d'avirons et le jeu d'échec? Eh bien tu t'es trompé de test! Celui-ci détermine ton goût de l'aventure et de sa philosophie, celle développée par le penseur contempourien qui écrit ces lignes au-dessus du pacifique en ce moment même, dans son siège d'avion hyper sécurisé qui lui a couté un max de blé. Ca te la coupe pas vrai? Vois si tu es meilleur philosophe de l'aventure que lui (à titre indicatif, mon score est de 42 et je n'ai quasiment pas triché).

 

Pour répondre aux questions suivantes, ne te préoccupe pas du budget, évidemment, l'idée c'est de cerner ta personnalité pas tes moyens financiers. Tu pourras déterminer ton score en rouvrant la page sur ses commentaires. L'analyse du professeur Pignol est à la fin de cet article! (pour compter tes points plus facilement, pense à noter tes réponses: a, b, c ou d, dans l'ordre, bien que les lettres n'apparaissent pas en face des questions à cause de ce butain d'affichage de mer auquel je ne comprends rien).

 

ALLEZ HOP, ON Y VA!

 

1. Pour aller au boulot/école le matin, tu...

  • marches

  • prends ton vélo

  • prends ta voiture

  • prends les transports en commun

 

2. Au restaurant japonais tu commandes :

  • un bon steak purée

  • des bakatus

  • des sushis

  • tu laisses le serveur choisir pour toi

 

3. Les vacances approchent tu:

  • prends un billet pour la Floride

  • te donnes une bonne semaine pour ré-explorer ton quartier

  • verras bien le moment venu

  • prévois d'aller te reposer dans ta maison de famille

 

4. Un nécessiteux te demande quelque menu-monnaie, tu:

  • lui donnes une piécette

  • le gifles

  • l'invites au restaurant

  • l'ignores

 

5. Dans l'avion, si tu as le choix tu préfères t'assoir:

  • à l'avant et en première

  • au milieu près du hublot

  • à l'arrière près de l'exit

  • peu importe

 

6. Ziguimir les artifuges, préferias:

  • ronflater

  • fandère

  • zarmiflasse

  • blogognou

 

7. Ce qui te plaît lors dans les relations charnelles c'est:

  • rien, tu n'aimes pas ça

  • l'abandon de soi

  • le plaisir, quelle question!

  • on ne sait jamais comment ça va se passer

 

8. Si la fin du monde était annoncée pour demain, aujourd'hui tu passerais la journée:

  • comme n'importe quel autre jour de l'année

  • auprès de ceux que tu aimes

  • à essayer toutes les choses que tu n'as jamais essayées

  • peu importe pourvu que ça ait un sens à tes yeux

 

9. Le plus grand des aventuriers à tes yeux, c'est:

  • Superman

  • Don Quichotte

  • Indiana Jones

  • Ulysse

 

10. Si tu n'avais pas le choix, tu préfèrerais:

  • avoir les mains à la place des pieds

  • postillonner des canards

  • péter en couleurs

  • entendre et parler à l'envers

 

11. Mettre tes doigts dans la bouche des animaux c'est:

  • louche

  • excitant

  • intriguant

  • sale

 

12. Brûler une femme parce qu'elle a une verrue sur le nez c'est:

  • absolument inadmissible!

  • un crime auquel peut conduire la peur et la manipulation des masses

  • il faudrait connaître l'époque et le lieu pour qualifier cet événement

  • il faudrait que tu essayes pour le savoir

 

13. Aujourd'hui c'est le jour du marché aux poissons. Tu viens de glisser sur le sol mouillé et de t'effondrer par terre, à plat ventre, en plein sur l'énorme crotte d'un chien qui souffre de diarrhée (le pauvre!). Tout le monde te regarde, tu...:

  • fais le mort

  • te relèves, ramasses une pleine poignée de merde que tu mets sur ta tête tout en attrapant un poisson par la queue pour imiter un guitariste de hard rock en chantant le dernier tube d'Yves Duteuil

  • te relèves au plus vite et t'enfuis en courant

  • te relèves comme si de rien n'était

 

14. Auquel de ces animaux associerais-tu ta personnalité?

  • Bélier

  • Taureau

  • Capricorne

  • Sanglier

 

15. Ta maxime préférée c'est:

  • "Carpe Diem"

  • "Il en faut peu pour être heureux"

  • "Advienne que pourra"

  • "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort"

 

16. Au Monopoly, ta stratégie pour gagner c'est:

  • tricher

  • négocier

  • prier

  • tu n'as pas de stratégie

 

17. Puisque l'excellent roman de Nabolo est enfin publié, quel nombre d'exemplaires comptes-tu en commander (en cliquant sur ce lien)?

  • Aucun, tu es un connard

  • 1, tu n'es qu'un lâche

  • 5, tu es généreux (car tu vas les offrir à ta famille et tes amis pour Noël)

  • 200, tu es visionnaire (tu vas les revendre et faire de gros bénefs grâce au rabais de 50% offert pour les commande de groupe)

 

18. Lorsqu'on te critique, tu:

  • mets des beignes

  • t'esquives

  • te remets en question

  • t'en moques

 

19. C'est les vacances et tu n'as rien prévu. TOUT A COUP, un inconnu te propose de partir en voyage avec lui, tu:

  • acceptes automatiquement.

  • déclines automatiquement.

  • ça dépend du feeling que tu as avec cette personne.

  • ça dépend des conditions du voyage.

 

20. La femme/l'homme de ta vie s'apprête à quitter le pays, elle/il ne sait pas que tu l'aimes et tu t'étais juré(e) de le lui dire de vive voix. Te voilà en bas de chez elle/lui, la porte est fermée, le téléphone ne répond pas...

  • Ben qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus? Je rentre chez moi.

  • Je trouve le moyen de lui laisser un message, peu importe la forme, pour qu'elle/il l'ait le lendemain.

  • J'escalade jusqu'à sa fenêtre.

  • Je me coupe les veines et me laisse mourir sur son paillasson pour qu'elle/il sache que je l'aimais.

Clique ici pour déterminer ton score


De 52 à 60 points

Bravo! Tu as triché! Tu es quelqu'un de pragmatique et d'égoïste, ce qui colle bien avec la philosophie de l'aventure. Mais es-tu certain d'en tirer le meilleur profit? Méfie-toi, la philosophie de l'Aventure n'apporte pas systématiquement le bonheur, et c'est à toi de t'en servir pour atteindre le bon objectif. Mais après tout, puisque le bien et le mal n'existent pas dans l'absolu, on s'en fout tu vas me dire... Eh bien tu auras raison, ce qui n'a pas plus de valeur que le reste.

 

51 points

C'est le score maximal. Que te dire? Tu es un peu jobard toi, non? C'est pas grave, il en faut! Gaffe quand même: la philosophie de l'aventure c'est comme marcher sur l'eau: dès que tu perds l'équilibre, tu coules. Toi tu donnes l'impression d'être déjà en sous-marin.

 

40 à 50 points

Je suis fier de toi. Tu allies courage et esprit d'aventure, si la réflexion n'est pas absente alors tu es un philosophe de l'aventure, toujours sur la voie de la progression... Mais où t'arrêteras tu, où? « La destination parfaite c'est celle où on n'arrive jamais » dirait mon Maître Kung-fu, alors enchaînes, tu es sur la bonne route!

 

30 à 40 points

Tu es curieux, et tu aimerais peut-être devenir un aventurier mais il y a quelque chose qui te retient de l'autre côté de la barrière. C'est de la peur? Tu ne crois pas assez en toi et en tes capacités? Prend le temps, rien ne dit que c'est mieux de l'autre côté. C'est même peut-être pire, vas-y seulement si tu veux, ou si tu ne peux pas t'en empêcher... Sache simplement que c'est possible et que tout le monde peut réaliser ses rêves s'il y met du coeur, et que tu es beaucoup plus jolie quand tu ries que quand tu pleures... (Butain mais muses!! Muuuuuuses!!!! Ne me laisserez-vous donc jamais en paix?!?).

 

20 à 30 points

Tu as peur. Pourquoi? C'est une question sérieuse. Qu'est-ce que tu veux faire dans la vie si tout t'était possible? Réponds, tu as cinq secondes pour le dire à voix haute avant de lire la prochaine phrase.

1, 2, 3, 4, 5...

Ok, cool! Ben c'est possible alors fonce!

 

10 à 20 points

Tu lis ce blog parce que tu le trouves drôle, mais pour toi la philosophie de l'aventure, c'est du flanc. Et pourtant... Pourtant tu vas quand même commander mon EXCELLENT roman dès qu'il sera sorti, pas vrai? (Et d'ailleurs il vient de sortir, clique ici pour lire un extrait)

 

1 à 10 points

Je sais pas quoi te, dire, je me demande même quel plaisir tu peux avoir à fréquenter ce blog (non je déconne: il y a tant de bonnes raisons!). La philosophie de l'Aventure, c'est pas ton truc, et ce n'est pas plus mal pour autant. Puisque tu es heureux (! ou ?)

 

0 point

C'est chiant ces descriptions de résultat qui veulent rien dire, tire les conclusions de ton terrible échec par toi-même! J'espère que tu auras plus de succès au permis de conduire.

 

Quel que soit ton score tu accumules six astérisques ******

As-tu remarqué les petites astérisques à côté des points attribués à chaque question? Non? Même pas? C'est bien ce que je craignais. Tu n'es pas courageux, tu es téméraire (tu as même un problème psy je dirais), ce qui ne sert à rien d'autre qu'à mettre sa vie en danger, une attitude anti-aventureuse. Le Nabolo-blog décline toute responsabilité quant à ton très prochain accident mortel.

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