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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 13:35

Bonta BrakmarLa saga continue! Soutenez-la en laissant vos commentaires et en  en parlant autour de vous! lire le premier chapitre ici



Titre : BONTA vs BRAKMAR
PARTIE I : Anyou Whop

Fin de la première partie: Les explications du Lt Mazone


Quatre jours passèrent. Quand tout le monde fut complètement rétabli, Barbra, Anyou et Pouille se réunirent dans la salle d’armes. Pouille confirma qu’il ne savait pas ce que l’impie était devenue, mais c’est Barbra qui aborda le sujet le plus délicat :


- Je sais que vous vous posez des questions depuis notre affrontement avec l’impie et ses sbires. Au sujet de choses qu’elle a évoquées durant le combat…


Pouille affirma que non, qu’il n’avait pas besoin d’explications, que sa vie était toute entière dédiée à Bonta. Anyou l’imita. Ceci dit, il crevait les yeux que Pouille mourait d’envie d’en savoir plus sur ce qui était arrivé à Mastigrin. Barbra poursuivit, quoi qu’il en fut :


- Vous vous rappelez sans doute qu’elle a parlé de « shushumanciens » ?


La curiosité l’emporta sur la belle résignation de Pouille. Il approuva avec la même énergie qu’Anyou.


- La « shushumancie » est une science occulte très particulière. Comme vous le savez, notre Monde compte dix Dieux créateurs. Chacun d’eux apporta sa pièce à l’édifice, et une fois leur œuvre achevée, permit qu’un canal maintienne un flux entre son essence divine et notre Monde où elle s’écoula et s’écoule toujours. C’est ce qui a permis la vie. C’est aussi ce qui permet la magie : lorsque nous nous connectons à ce flux, nous pouvons en détourner le cours pour en faire un usage personnel. Il y a autant de flux qu’il y a de Dieux et plusieurs façons de s’y connecter. La prière en est une. La façon de se comporter en est une autre. Les braves et les courageux auront tendance à baigner dans le flux de Iop, les ambitieux dans celui d’Enutrof, les condescendants dans celui d’Eniripsa, etc. Et personne ne peut, sa vie durant, se connecter à plus d’un flux.


Anyou et Pouille observaient un silence religieux. Ils connaissaient plus ou moins ces concepts, mais leur savoir était partiel. Barbra reprit :


- Ces flux conditionnent l’apparence de ceux qui y baignent. Plus quelqu’un correspond à l’essence de son Dieu, plus son aspect se rapproche de la façon dont ce Dieu conceptualise ses fidèles… Bref, ces flux et notre relation à eux sont au cœur même de notre existence. Or, il arrivât qu’un jour, ces flux soient coupés.


Anyou et Pouille étaient captivés à présent, attendant la suite.


- Pour comprendre, il faut savoir que, au moment où notre Monde fut créé, il existait une onzième entité. Cette entité n’avait pas l’importance des autres, ni leurs pouvoirs créateurs. Cette entité était mauvaise, simplement et purement mauvaise… et jalouse ! Envieuse ! Rushu, que son nom soit maudit !


Barbra laissa poindre de la colère, mais elle se reprit.


- Rushu donc, était le plus puissant des démons. Il l’est toujours malheureusement. Voyant que les Dieux refusaient de le considérer comme un des leurs et qu’il n’avait pas voie au chapitre, il se jura de nuire au monde qu’ils venaient de créer, et jusqu’à ce qu’on reconsidérât sa candidature au statut de dieu. Bien qu’un pacte de non-intervention existât entre les Dieux et lui, Rushu multiplia les manœuvres pour essayer de le contourner. Sa rage de nuire augmenta encore lorsque deux nouvelles divinités rejoignirent les dix premières au panthéon : Sacrieur, née du désespoir et de la souffrance des Amaknéens par une période de grand froid, et Pandawa, que la foi des habitants de l’île de Pandala avait suffit à diviniser. C’est d’ailleurs depuis ce temps qu’on appelle notre Monde le « Monde des Douze », plutôt que le « Monde des Dix ».


La Iop fit une pause. Elle n’était pas habituée à parler aussi longtemps : la plupart des membres de sa confession s’exprimaient par monosyllabes. Pouille et Anyou, quant à eux, l’écoutaient captivés.


- Par un malheureux concours de circonstance, auquel Rushu et Djaul, son fidèle serviteur, ne furent pas étrangers, notre Monde connut un cataclysme. Ce que les sages ont depuis baptisé le « rayon cosmique », frappa notre planète à l’endroit où Brâkmar se dresse aujourd’hui, dans le sud-ouest du continent. La croute terrestre y est morcelée et la lave y jaillit des entrailles de la terre. Djaul, qui avait droit de séjour sur le Monde des Douze grâce à son titre de « Protecteur des mois » trouva que les circonstances et le lieu se prêtaient parfaitement à l’élévation d’une Cité en l’honneur de Rushu…


Anyou leva la main, elle avait une question :


- C’est quoi « Protecteur des mois » ?


Pouille leva la main à son tour, en signe qu’il voulait répondre. Il régnait décidemment dans cette salle une discipline exemplaire, sans doute due à l’intérêt que les deux apprentis portaient à cette phase de leur enseignement. Barbra fit signe à Pouille qu’il pouvait parler.


- C’est simple ma sœur, enchaina-t-il à l’intention d’Anyou, les protecteurs des mois, c’est les douze héros, choisis par Xélor, qui veillent à ce que les saisons suivent le rythme de la Grande Horloge Cosmique dont découle le temps.

- Ah bon, et ils sont où alors ?

- Ben… Ils sont là et pas là, un peu partout à la fois quoi : comme ils sont hors de notre temps à nous, ils n’évoluent pas pareil… C’est ça ?


Pouille qui n’était pas bien sûr demandait confirmation à Barbra. Elle approuva et compléta :


- Oui, il y en a douze autant qu’il y a de mois. Jiva pour javian, Silvosse pour flovor, Ménalt pour martalo, Silouate pour aperirel, Rosal pour maisial, Sumens pour juinssidor, Hecate pour joullier, Pouchecot pour fraouctor, Raval pour septange, Maimane pour octolliard, et Brumaire pour novamaire. La Grande Horloge de Xélor prévoyait onze mois à l’origine, mais Rushu a fait en sorte qu’il y en ait un douzième, glacial et noir : « descendre », dont il confia la charge à Djaul. Lequel, depuis, s’escrime à faire durer son mois le plus longtemps possible. Il a été jusqu’à corrompre Brumaire, le protecteur de novamaire, et assassiner Solar, le premier protecteur de javian. Descendre aurait alors pu durer éternellement si Silvosse, le protecteur de flovor n’était pas intervenu…


Pouille levait fébrilement la main, signe qu’il connaissait la suite et qu’il voulait la raconter. Il était de nouveau un petit garçon, loin du terrible combattant des nuits de Cania. Barbra le laissa raconter à sa camarade :


- Silvosse, il a choppé Djaul et l’a frappé avec son marteau. Djaul a paré avec sa réplique de… Ah ouais, parce qu’en fait on t’a pas dit mais les protecteurs y zont tous une horloge miniature qui est connectée à la Grande Horloge Cosmique de Xélor, t’as vu, parce que sinon forcément ils sauraient pas quand c’est le tour de leur mois… Enfin bref, donc Silvosse il a frappé l’horloge miniature de Djaul, sans faire exprès. Après Djaul il a fui et flovor a commencé, donc ça c’était bon, mais ce qui était pas bon, c’est que la mini horloge, quand Silvosse, il l’a frappé, ç’a abimé la Grande Horloge…


Pouille commençait à se noyer et à chercher ses mots. Il préféra conclure rapidement, avec une assurance feinte : « En tous cas je connais bien cette histoire parce que c’est celle de l’avènement de ma Déesse. » Il laissa le soin à Barbra de clarifier. Ce qu’elle fit, presqu’avec un sourire :


- Comme l’a dit Pouille, c’est Silvosse qui mit fin à descendre et aux ambitions de Djaul. Jiva remplaça Solar en tant que protectrice de Javian et les mois reprirent un cours normal… Mais descendre avait été long et rude, les Amaknéens souffraient du froid et c’est ainsi que naquit le culte de Sacrieur : il leur permit de puiser leur force dans leur douleur.


Pouille hocha la tête comme si c’était exactement ce qu’il avait dit.


- Par ailleurs, poursuivit le lieutenant, la Grande Horloge de Xélor avait souffert de la confrontation entre Djaul et Silvosse. Cette horloge était dotée d’une mécanique hyper minutieuse qui avait pour objectif de… Hmm… Laissez-moi vous faire un dessin.


Barbra saisit d’une main le tableau noir qui avait tôt fait de transformer la salle d’armes en salle de classe. Avec une force iopesque, elle le souleva et l’enfonça dans le mur, comme à son habitude. Puis elle saisit une craie et dessina trois cercles concentriques.


- En fait, la Grande Horloge de Xélor, en plus de servir de point de repère aux protecteurs des mois dans leur mission de gardien des saisons, sert aussi à régler la rotation des portes de chacun des plans. Je m’explique. Ici, c’est le Monde des Douze.


Barbra avait appuyé son doigt dans le plus petit des trois cercles, celui du milieu.


« Le Monde des Douze est au centre du « plan matériel ». Au-delà de ce plan il y a… » son doigt glissa dans l’interstice entre la première et la deuxième ligne, au sein du deuxième cercle : « Le « plan éthéré ». Ici. » Elle tapota le tableau. « Puis encore au-delà il y a le « plan astral » et enfin le « plan divin ». » conclut-elle en achevant de faire glisser son doigt. « Mettons que le « plan divin », où existent les Dieux, est une sorte de grand réservoir qui contient leur essence... Comme je vous l’ai dit plus tôt, les Dieux ont veillé à ce qu’elle s’écoule sur le monde par des canaux. Mais ces canaux ne sont pas une bête rigole qui maintiendrait un flux en ligne droite, non ! L’essence des Dieux est bien trop volumineuse et puissante pour s’écouler en ligne droite jusqu’à nous, voilà pourquoi il y a des plans : en guise de paliers, ils ralentissent l’écoulement du flux. Chacun de ces plans a une porte ouverte, symbolisé par une étoile, et qui laisse passer le flux. Ces étoiles tournent autour du monde, en empêchant que l’essence des Dieux s’y déversent en flux tendu, et la mécanique de l’Horloge de Xélor veille à ce que ces étoiles ne s’alignent jamais… Elles le furent cependant, à cause du déréglage que le coup du marteau de Silvosse sur l’horloge miniature de Djaul avait causé à la Grande Horloge en s’y répercutant. Cela eut pour conséquence, lorsque le flux s’engagea dans le couloir que formaient les portes alignées des plans, de condenser l’essence divine et de donner naissance à un phénomène, jamais répété depuis, que les mages de l’époque baptisèrent le  « rayon cosmique ».


Anyou voyait des étoiles. Pouille tenta de lui réexpliquer la chose avec ses propres mots, ce qui ne l’avança pas beaucoup.


- On va faire simple Anyou, poursuivit Barbra, retient simplement que le « rayon cosmique », c’est l’essence des Dieux qui est arrivée jusqu’à nous en flux tendu, et qu’il a failli détruire le Monde des Douze. De plus, en traversant les différents plans, et en particulier le plan éthéré où vivent les démons et dont il escamota les frontières, le rayon s’est chargé d’une énergie corruptrice qu’il a répandu chez nous, à l’endroit de l’impact. Voilà pourquoi Djaul trouva le lieu si propice à la construction d’une ville en l’honneur de Rushu, et qu’il réussit l’exploit de l’édifier en une seule nuit. C’est de cet événement que sont nés la plupart des maux que nous connaissons aujourd’hui, et qu’est née Brâkmar, bien évidemment.

- Euh… Et les « shushumanciens » ? s’enquit Anyou qui se rappelait que c’était censément le motif de toutes ces explications.

- J’y arrive, repartit Barbra. Brâkmar créée, une menace pesait sur le Monde. Si Rushu, en vertu de son pacte avec les Dieux, n’avait pas le droit de nous nuire directement, ses fidèles, que Djaul rassemblait dans Brâkmar et dont le chiffre était croissant, pouvaient le faire à loisir. Pour contrer les plans de Djaul et la menace qu’ils faisaient peser sur le monde, Jiva, Pouchecot et Menalt -que leurs noms soient bénis- fondèrent notre Cité bien aimée: Bonta, la blanche.


Barbra se recueillit brièvement.


- Comme nous l’avons déjà vu lors de votre formation, il y eut plusieurs grandes batailles entre Bonta et Brâkmar. En voyant ce que leurs fidèles enduraient, les Dieux prirent une initiative que nous allions tous payer au prix fort : ils décidèrent de limiter l’arrivée de leur flux sur terre, et d’en priver les Brâkmariens…

- Oh oui ! bondit Anyou, Je me souviens ! Zeurg m’a déjà raconté ! Même que les démons décidèrent de créer leur propre magie pour se défendre mais que comme ils sont pas des Dieux, ils n’ont fait qu’une imitation qui était incontrôlable, grotesque… et… destructrice…


Anyou, dont l’intervention avait tout d’abord été portée par l’enthousiasme de montrer qu’elle « savait », se termina dans un silence confus, lorsque la petite Osamodas s’aperçut que la description qu’elle faisait de l’invention des démons ressemblait très fortement à celle qu’elle aurait pu faire de ses propres pouvoirs. Pouille gardait la bouche ouverte, abasourdi par ce que racontait Anyou, mais aussi parce qu’elle savait quelque chose que lui ignorait tout à fait.


- C’est ça, annonça Barbra, la « Shushumancie ».


Silence. Pouille et Anyou nageaient en plein désarroi. Leurs regards imploraient qu’on leur dise s’ils avaient fait quelque chose de mal. Barbra voulut abréger les explications :


- Les Shushus étaient des démons dépêchés par Rushu dans notre monde pour soutenir les Brâkmariens. Devant l’embargo sur la magie imposé par les Dieux à leurs alliés mortels, les Shushus développèrent pour eux une nouvelle essence magique, sur le modèle de celle des Dieux, mais dont les effets étaient… monstrueux. Les Brâkmariens qui l’utilisèrent détruisirent tout sur leur passage, amis comme ennemis. Les effectifs humains de Brâkmar en prirent un sacré coup, mais les démons ne regardent pas à la dépense dans ce domaine, et les Bontariens périssaient tout autant. Finalement, les Dieux cédèrent au chantage qu’on leur imposait avec cette arme destructrice : ils rétablirent leur flux. De leur côté, les Brâkmariens interdirent la pratique de la Shushumancie, et elle fut oubliée… »


Barbra devinât la question qui se dessinait sur les lèvres de ses disciples.


- Les Shushus furent ensuite battus. Comme ils étaient immortels, leurs vainqueurs décidèrent de les briser en milliers de particules: on retrouve aujourd’hui un grand nombre de ces particules dans les objets magiques auxquelles elles confèrent des vertus spéciales. On suppose qu’il est possible que ces particules aient aussi affecté des êtres vivants…

- On suppose …? Bredouillèrent Anyou et Pouille.

- On en est sûr, admit Barbra en appuyant son regard vers eux, ce qui ne laissait plus de place au doute.

- Mais… Mais alors… ? Ca veut dire que nous sommes impurs ?! Corrompus ! gémit Pouille qui examinait ses mains avec dégout.

- Et moi qui pensais que j’avais des superpouvoirs !! pleura Anyou en songeant à ce qu’elle avait dit à Zeurg à ce sujet, et comme elle était fière alors de ce qui, aujourd’hui, la dégoutait tout à fait tant elle était emprunte de cette conviction bontarienne que tout ce qui touche à Brâkmar et aux démons était purement et simplement mauvais.

- Calmez-vous, calmez-vous ! ordonna Barbra avec sévérité. Son côté Iop rejaillissait dans ces moments là : elle ne supportait pas la faiblesse et les apitoiements. Ce que vous avez est un don, une chance si vous parvenez à le maîtriser. Je ne vous ai jamais menti, vous êtes bien ces héros dont Bonta à besoin, car cette essence démoniaque qui vous imprègne n’existe que chez les démons, et c’est celle qui vous permettra d’utiliser la « clef ».


Barbra sortit de sous son surcot la fourche miniature qu’elle s’était rattachée au cou, avec une chaîne de fer cette fois, pour éviter qu’on la tranchât.


- Vous voyez cette rune rouge qui brille à la base de la pointe ? Elle est gavée d’énergie magique, comme l’a raconté l’impie. Il s’agit de l’énergie d’Uk Not Allag, un démon très puissant, ce qui ne permet pas qu’un mortel la libère. Seul un démon pourrait…

- Pourtant l’impie était mortelle, et elle nous a menacé de le faire ! objecta Anyou qui se souvenait de son face à face avec Pouille.

- Mais l’impie faisait erreur : il y a démon et démon. Répliqua Barbra, Cette idiote a toujours cru que le surnom de « démon », dont on affuble les Brâkmariens, implique qu’ils ont la qualité nécessaire pour faire usage de la clef. C’est pour ça qu’elle a voulu devenir brâkmarienne, à l’époque où la clef était toujours en sa possession.

- Mais, comment ça ? demanda Pouille, ça signifie que cette clef était à elle, à l’origine ?

- Non, pas plus à elle qu’à moi en tous cas : elle lui fut confié par notre père.


Anyou avala ses larmes de travers. Pouille laissa échapper un son inarticulé qui ressemblait à : « Hein ? »


- Eh bien oui, l’impie est ma sœur cadette, confirma Barbra en ajoutant plus bas, comme pour elle-même, C’est bien connu que les histoires les plus tordues sont toujours des histoires de famille.


Anyou se demanda comment Barbra et l’impie pouvaient être sœurs, elles qui, physiquement, étaient tellement dissemblables. Puis elle se rappela l’histoire sur les apparences qu’avait racontée la Iop. Anyou ayant grandi au sein d’un Clan dont les adeptes n’adoraient qu’une seule et même divinité, elle avait cru que les traits communs aux siens s’expliquaient par leur appartenance à une même famille alors qu’ils étaient en fait la conséquence de l’appartenance à une même foi.


- L’impie a toujours été dévorée par l’ambition. Elle a pensé qu’en devenant capable de libérer la force destructrice contenue dans la clef, elle pourrait faire chanter n’importe qui… au moins une fois.

- C’est à dire ? s’enquit Pouille dont l’intérêt pour la conversation redoublait encore.

- Une fois le pouvoir de la clef libéré, la clef disparaîtra, sans aucun doute… probablement avec son utilisateur et tout ce qui se trouve à la ronde compte tenu de l’incroyable masse de puissance qu’elle contient.


Pouille tenta de lire dans les yeux du lieutenant.


- C’est cette partie de l’histoire qui explique la disparition de Mastigrin… ?


Barbra répondit sans détour :


- Oui Pouille. On suppose que Mastigrin a voulu faire usage de la clef mais qu’il a été détruit avant d’y parvenir.


Silence.


- Mais… ? invita Pouille.

- Il n’y a pas de « mais ». Mastigrin était un guerrier d’élite, même avant que je lui apporte mon aide dans la maîtrise de ses pouvoirs de shushumancien. Il avait refusé d’être accompagné pour cette mission. Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé : il est probable que l’énergie de la clef ait consumé Mastigrin avant qu’il ait pu la libérer complètement. Nous n’avons retrouvé que la clef en tous cas…

- Où ça ?

- Au Mont Koalak. Notre prochaine destination. Il n’y a que de là-haut, le point culminant de notre continent, que l’œil peut embrasser d’un coup toute l’étendue de la ville de Brâkmar. Le capitaine Fésastar a été chargé par Danathor de nous ouvrir la voie qui était occupée par les Brâkmariens depuis notre précédente tentative.

- Mais qui a retrouvé la clef ? Comment savez-vous que Mastigrin est mort ? Comment ça se fait qu’on apprenne tout ça que maintenant ?


A la surprise d’Anyou, Pouille s’était levé et donnait de très nets signes d’énervement. La jeune Osamodas subodora que, au delà de son dévouement à Bonta, Pouille mettait quelque chose de très personnel dans son acharnement à accomplir la mission que Mastigrin, l’ami qu’il avait longtemps considéré comme sa seule famille, avait laissé inachevée. Il était visiblement bouleversé d’apprendre les conditions de sa mort, qu’on lui avait jusque là toujours cachées. Du coup il en oubliait ses vœux pieux habituels et son dévouement aveugle. Barbra s’énerva elle aussi. Elle lui répondit, un ton plus bas, ce qui ajoutait encore à la fermeté de ses paroles :


- Tiens ton rang Pouille. Tout ce que je viens de vous raconter est couvert par le plus grand secret. Si je ne faisais pas une entière confiance à votre abnégation pour notre cause, je ne vous en aurais pas dit la moitié. Mais si tu veux savoir qui a retrouvé la clef, eh bien, vous la connaissez : c’est Anniki.


Stupéfaction chez les disciples.


- Anniki a travaillé pour nous dans le passé. Peu après l’échec de Mastigrin, l’accès au Mont Koalak est de nouveau passé sous contrôle brâkmarien. Seule une voleuse de son envergure  pouvait tromper la vigilance de l’ennemi, et nous n’avons pas hésité à faire appel à ses services, pour Bonta, au nom des Dieux et du bien absolu, précisa Barbra, comme pour justifier un procédé qu’on eut pu juger contestable.


En songeant à l’intrigante beauté qu’il avait surprise, quelques nuits plus tôt, dans cette maison, Pouille ne put s’empêcher de soupirer :


- Quel dommage qu’elle soit morte…

- Hélas elle ne l’est pas. réagit vivement Anyou, le général l’a mit au cachot, à la milice. Ca fait quatre jours…


Pouille sursauta. Il paraissait bien agité tout à coup. Il remercia Barbra pour toutes ces informations, et de manière très formelle, pour son enseignement, tout en renouvelant son désir de mourir pour la patrie. Barbra acquiesça et Pouille bondit hors de la maison. Anyou regarda Barbra avec des yeux ronds. Elle fronçait les sourcils. Anyou demanda :


« Mais qu’est-ce qui lui prend ? » puis « Et quand est-ce que nous repartons ? »


***Epilogue***


Les jours passèrent, des nouvelles inquiétantes arrivaient du sud, toujours avec un léger décalage sur les évènements, compte tenu de la distance qui séparait le front de la cité blanche.

Les Brâkmariens avaient repris le territoire perdu et l’accès au Mont Koalak était de nouveau fermé. La mission de Barbra, Pouille et Anyou fut donc reportée à un prochain succès militaire. Pendant ce temps, les apprentis continuaient leur formation.

Quant à Anniki, elle parvint à s’échapper peu de temps après sa capture. Son geôlier n’a jamais su comment il avait atterri à sa place, dans sa cellule, alors qu’elle prenait la poudre d’escampette…

 


FIN

De la première partie…

lire la suite


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commentaires

T
<br /> Excellent. J'ai lu chaque chapitre et je n'ai qu'une hate: connaître la suite!<br /> <br /> <br />
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D
<br /> @earth-spirit : tout ce qui concerne la création du monde des douze est disponible en jeu via les livres, qu'on trouve dans les bibliothèques d'amakna, bonta, brakmar et pandala. :)<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Plus long que les autres mais on apprend plus de chose :D<br /> <br /> L'histoire des dieux est vraiment ce qui c'est passer (je veux dire ankama a diffuser cette histoire)ou c'est toi qui a inventé? ^^<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Non, tout ce qui concerne les dieux fait partie de l'histoire officielle (que vous pouvez retrouver dans les artbooks: elle est expliquée dans les grandes lignes ici).<br /> <br /> <br />
D
<br /> Long mais instructif. Le découpage en dialogue rend le tout digeste à des non habitués. J'ai bien aimé :)<br /> <br /> Tout est issu des différents bouts de BG déjà existants, ou tu as complété certaines explications ?<br /> <br /> Le découpage [intro de persos - intro de l'intrigue - évolution de l'intrigue - actions - explications] est sympa, c'est prévu de faire pareil pour les parties suivantes (avec d'autres personnages<br /> et d'autres points de vue sans doute ?) ?<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Tout est relié au BG déjà existant. J'ai innové sur quelques points mais en respectant ce qui existait déjà (et avec l'aval de l'équipe de BG).<br /> <br /> Pour le découpage de la première partie, il est conçu dans le but de permettre une longue introduction. A la fin de la première partie le lecteur connaît les personnages principaux de l'histoire,<br /> l'univers et les concepts qui tournent autour, ainsi que les bases de l'intrigue. Tout ces éléments permettent ensuite de développer l'histoire jusqu'à un climax... que vous ne connaîtrez peut-être<br /> jamais mais que je crève d'envie de pouvoir écrire un jour :p<br /> <br /> <br />