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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 12:04

Bonta BrakmarToujours pas de réponse d'ANKAMA au sujet de l'éventuelle publication du projet "B vs B". Comme j'avais pris un peu d'avance sur la deuxième partie je vous la livre ici... N'hésitez pas à soutenir le projet sur cette page. Et pour lire le début de l'histoire, cliquez ici ->  lire le premier chapitre ici



Titre : BONTA vs BRAKMAR
PARTIE II : L'impie contre-attaque

Chapitre 26ème: En permission

Octolliard avait succédé à Septange, Novamaire à Octolliard. Cependant, Bontariens et Brâkmariens s’étaient disputés sans relâche le versant sud des massifs de Cania. Il s’agit d’une région aride, pauvre en ressources, qui ne présente qu’un intérêt stratégique… Mais il est de taille : à la jonction entre les plaines de Cania et les landes de Sidimote, cette zone est la porte obligée de toute entreprise expansionniste vers l’une ou l’autre des deux cités en conflit. C’est aussi le seul accès praticable jusqu’au Mont Koalak.


La situation militaire obligea Barbra et ses apprentis à reporter leur mission. Danathor lui-même, malgré son impatience et sa frustration, appuya le lieutenant dans son choix d’attendre l’année suivante : il voulait avant tout que l’opération réussisse. Or, rien n’eût été moins sûr si les courageux membres du P.P.A.F. l’avaient conduite en Descendre, le douzième mois de l’année, le mois maudit, dominé par Djaul, premier serviteur de Rushu. Il n’y avait pas moment plus défavorable pour entreprendre quoi que ce fut contre Brâkmar, et l’état-major bontarien ne l’ignorant pas, il avait fait cesser la lutte et cantonnait l’armée sur le versant nord des massifs de Cania.


Amayiro tempêtait. Contrairement à ses subordonnées, le général savait sur quel pari les troupes avaient été engagées dans ce face à face incertain. Mais il était impuissant à se faire entendre : monseigneur Danathor tenait les rênes de la cité, soutenu par un peuple qui appuyait aveuglément toute tentative de nuire à l’ennemi… Danathor en profitait pour affermir son influence à grand renfort de discours emportés et de cérémonies pompeuses, comme celle qui avait célébrée le retour du capitaine Fésastar, héros de la campagne du sud, et qu’Amayiro avait, bon gré, mal gré, promu au rang de commandant.


Anyou n’aurait manqué cette cérémonie pour rien au monde. Elle avait beaucoup changé en quelques mois. Elle avait muri, dans tous les sens du terme, et espérait que Vanthar s’en apercevrait… Ce qu’il ne fit pas, évidemment, étant donné que tous les regards étaient tournés vers lui et particulièrement le sien. Anyou n’en avait pas dégainé le fouet pour autant : sans avoir rien perdu de son caractère, elle avait appris à se tenir en société.


L’hiver finit, le printemps passa. Chaque camp procédait à des mouvements d’armée, la plupart n’ayant d’autre but que de leurrer les espions ennemis et de maintenir les soldats sur le pied de guerre.


Bien que Danathor n’attendît que leur signal pour faire rouvrir, par les armes, la voie qui menait au sud, Barbra, Pouille et Anyou se refusèrent à un départ anticipé : il ne suffirait pas d’atteindre le Mont Koalak pour garantir le succès de leur mission, encore faudrait-il survivre aux pièges de la montagne… A sa faune surtout, à ceux qui avaient donné leur nom au lieu : les koalaks. Tels que les avait décrits Barbra, les koalaks étaient des créatures évoluées, vivant au sein d’une société complexe qui goutait très peu la présence d’étrangers sur son territoire. Les koalaks avaient, toujours d’après Barbra , un aspect comique auquel il ne fallait pas se fier. Une autre de leur particularité était qu’ils hibernaient en hiver. A ce titre, il serait plus prudent de se mettre en route à la mi-Septange, soit une année complète depuis leur précédente tentative.


Ce supplément de temps que leur offrait le calendrier, les membres du P.P.A.F. le mirent à profit pour s’entraîner, et cet entraînement profita grandement à Anyou. Elle parvint à neutraliser pleinement ses facultés de shushumancienne pour pratiquer cette forme de magie qu’elle appelait « classique ». Ce succès lui imposa le souvenir de sa mère à qui elle mourut d’envie d’exposer ses progrès. Aussi, par un beau matin de Fraouctor, Anyou alla trouver Barbra pour lui demander la permission de dragodinder jusqu’à Amakna. Cette dernière n’y voyant pas d’inconvénient, à condition qu’Anyou fut de retour dans les trois jours, la jeune Osamodas bondit sur sa monture.


En traversant les plaines de Cania, Anyou s’attendait à croiser Zeurg, toujours à la ronde dès qu’elle sortait de la ville. Effectivement, à peine se fut-elle éloignée de Bonta, qu’une petite tête velue et cornue jaillit à la surface des champs.


"Ah ! Fille de Cheffe ! s’exclama Zeurg, Quand je vous vois ainsi le pied à l’étrier, avec tous vos bagages en croupe, je me prends à rêver que vous rentrez au sanctuaire !"


Anyou sourit et Zeurg virevolta de joie lorsqu’elle lui annonça que c’était justement le cas, même si cet aller précédait un retour. Qu’importe, Zeurg se posa derrière elle, et tandis qu’Anyou mettait leur dragodinde au galop, il chantait ses propres louanges ou comment lui, Zeurg unique du nom, avait réussi à faire d’Anyou Whop une jeune femme forte et belle.


Car c’est ce qu’était devenue Anyou. Certes, on change vite à son âge, mais dans ce cas le phénomène avait atteint des extrêmes depuis qu’Anyou s’appliquait, chaque jour, à vénérer son Dieu par la prière : Osamodas le lui avait bien rendu, en arrondissant chez elle toutes ces formes dont il avait savamment doté les créatures femelles de son règne.


Anyou et Zeurg traversèrent les plaines. En obliquant vers le sud, ils dépassèrent la forteresse de Tainéla qui dominait la route d’Astrub. Impatiente, Anyou dédaigna une halte dans la ville des mercenaires et fonça jusqu’à rejoindre la rivière Kawaï qu’elle longea avant de bifurquer, toujours vers le sud. Ils étaient presqu’arrivés. Anyou, toute excitée à l’idée des retrouvailles, s’autorisa encore un détour, comme on retarde un plaisir qu’on sait inéluctable. Zeurg protesta. Ils arrivèrent en vue de la ferme des Ingalsses avant qu’il soit devenu convainquant : leur dragodinde filait comme le vent.


La famille Ingalsse quittait les champs avec l’arrivée du soir. En voyant la belle cavalière qui attendait à l’entrée de sa ferme, Farle s’approcha, inclina respectueusement la tête et demanda en quoi il pouvait être utile à la voyageuse. Anyou lui sourit, ravie de son effet. Farle eut comme un déjà-vu. La petite tête narquoise de Zeurg qui dépassait de derrière Anyou lui ôta son dernier doute et le paysan s’exclama :


« Vindiou ! »


Anyou ne put retenir un rire tant la situation l’amusait. Farle était la première personne qu’elle revoyait depuis son départ pour Bonta et lire dans son regard tous les changements de son anatomie était particulièrement jouissif, et présageait positivement des compliments qu’elle allait recevoir de ses pères et surtout de sa mère à qui elle devait ressembler de plus en plus.


Anyou détacha une sangle et fit rouler un gros sac de toile à bas de sa dragodinde.


« Je vous ai ramené des graines de houblon. La dernière fois, vous en manquiez. Je sais que c’est peu en comparaison des soucis que je vous ai causé par le passé, mais… C’est l’intention qui compte, n’est-ce pas ? » elle adressa à Farle son clin d’œil le plus charmeur. Farle toujours sous le choc finit par lui sourire.


« Oui vindiou, c’est sûr. Merci mam’zelle. » dit-il en soulevant son chapeau de paille.


Alors Anyou éperonna sa monture et fonça vers le bois voisin. Dans son dos, Zeurg faisait des grands gestes d’au revoir à Farle, tout en battant exagérément des paupières, avec son sourire effrayant de petit cochon-chat sadomasochiste volant.



Lire la suite: Chapitre 27ème
En savoir plus et soutenir le projet "BONTA vs BRAKMAR ou les Aventures d'Anyou Whop!"

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commentaires

D
<br /> Le dernier paragraphe exige d'être illustré, il est trop drôle.<br /> Le reste du chapitre est fidèle aux précédents : facile à lire, imagé, clair, prévisible mais pas trop, les évènements qui se mettent lentement en place,...<br /> <br /> A quand la suite ? x)<br /> <br /> <br />
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